Anne-Marie Revcolevschi, Directrice générale de la Fondation pour la mémoire de la Shoah
Et si la cohésion nationale française était demain l'objet de telles agressions? Je ne pense pas qu'on puisse éradiquer toutes les causes de l'antisémitisme, qui sont culturelles, politiques, religieuses, familiales, et tiennent aussi à une crise de valeurs des élites intellectuelles françaises. Mais, puisque la plupart de ces actes sont commis par des jeunes, il faut donc s'attaquer à leur éducation. Or, selon une enquête de l'Association des professeurs d'histoire, 15% des enseignants, face à l'antisémitisme rencontré notamment en abordant l'histoire de la Shoah, se sont plaints de ne pas toujours savoir comment répondre et ont souhaité des outils appropriés. Notre fondation essaie donc de construire à leur intention, avec le ministère de l'Education nationale, une formation: d'abord sur la connaissance du «fait juif» et non pas directement sur l'antisémitisme, histoire de lever les fantasmes et les inexactitudes. Il faut normaliser le fait juif, insister sur ce que les différentes cultures et religions ont en commun plutôt que sur ce qui les sépare.propos recueillis par Ilana Cicurel, Jacqueline Remy, mis à jour le 17/09/2004 - publié le 20/09/2004
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