jeudi 31 juillet 2008

Pour Philippe Val, "Charlie Hebdo" et quelques principes

LE MONDE | 31.07.08 | 14h00  •  Mis à jour le 31.07.08 | 16h23

De Siné, nous voudrions rappeler quelques fulgurances passées, que ni ses menaces, ni ses rodomontades, ni son agitation médiatique ne parviendront à effacer. En 1982, quelques jours après l'attentat de la rue des Rosiers, Siné déclarait sur les ondes de la radio Carbone 14 : "Je suis antisémite et je n'ai plus peur de l'avouer, je vais faire dorénavant des croix gammées sur tous les murs... je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s'il est propalestinien. Qu'ils meurent !"

Le 2 juillet 1997, Siné écrivait à propos de la GayPride : "Loin d'être un empêcheur d'enculer en rond, je dois avouer que les gousses et les fiottes qui clament à tue-tête leur fierté d'en être me hérissent un peu les poils du cul... Libé nous révèle leurs chanteuses favorites : Madonna, Sheila et Dalida... On ne peut que tirer la chasse devant un tel goût de chiottes probablement dû au fait que c'est l'un de leur lieu de plaisir préféré."

Le 8 octobre 1997, Siné écrivait à propos de la communauté harkie : "Traîtres à leur patrie, ils ne méritent que le mépris !... Quant aux enfants de ces harkis, les pauvres, ils n'ont guère le choix ! Soit 1) ils en sont fiers ou 2) ils en ont honte. Dans le premier cas, qu'ils crèvent ! Dans le second, qu'ils patientent jusqu'à ce qu'ils deviennent orphelins !"

Le 2 juillet 2008, enfin, il y eut cette fameuse phrase sur la prétendue conversion de Jean Sarkozy au judaïsme afin d'épouser "sa fiancée juive", cela étant supposé lui permettre de "faire du chemin dans la vie".

Las de ces dérapages, Philippe Val et sa rédaction ont condamné ces propos, comme ils avaient condamné les précédents, et ont réclamé à leur auteur des excuses. Celui-ci s'y est refusé et le voilà, au terme d'un invraisemblable retournement de situation, métamorphosé en martyr d'une liberté d'expression qui, si les mots ont un sens, consisterait donc à pouvoir librement tenir des propos homophobes, antisémites et racistes.

Certains ont pétitionné et pris position en faveur d'un homme qui n'en est pas à son coup d'essai en matière de dérapage. Une partie de la presse, en particulier sur Internet, a préféré imaginer que ce sont de sombres complots qui ont conduit à l'éviction de Siné. Entre autres outrances, nous avons été attristés de voir Plantu dans L'Express se distinguer en croquant Philippe Val en nazi. Pourquoi ne pas admettre l'évidence - à savoir qu'une fois de trop, Siné venait de franchir la barrière qui sépare l'humour de l'insulte et la caricature de la haine ?

Pour notre part, nous ne pouvons supporter de voir le démocrate, le défenseur et le garant des principes traité comme s'il était l'agresseur et le coupable. C'est pourquoi nous entendons apporter notre entier soutien à Philippe Val et à la rédaction de Charlie Hebdo pour la constance de leur engagement contre le racisme, l'antisémitisme et toutes les formes de discrimination. Lorsque la raison aura repris ses droits, quand on acceptera de lire et entendre, vraiment lire et entendre, ce qu'a écrit et dit Siné depuis trente ans, alors chacun pourra constater que le seul tort de Philippe Val aura été de ne plus supporter ce qui, en réalité, n'était plus supportable depuis longtemps.


Alexandre Adler (historien) ;
Elisabeth Badinter (philosophe) ;
Robert Badinter (sénateur) ;
Pascal Bruckner (écrivain et philosophe) ;
Hélène Cixous ;
Bertrand Delanoë (maire de Paris) ;
Jean-Claude Gayssot (vice-président de la région Languedoc-Roussillon) ;
Blandine Kriegel (philosophe) ;
Claude Lanzmann (cinéaste) ;
Daniel Leconte ;
Pierre Lescure (directeur du Théâtre Marigny) ;
Bernard-Henri Lévy ;
Daniel Mesguich (directeur du Conservatoire national supérieur d'art dramatique) ;
Ariane Mnouchkine (metteur en scène) ;
Elisabeth Roudinesco (historienne) ;
Joann Sfar (dessinateur) ;
Dominique Sopo (président de SOS-racisme) ;
Fred Vargas (écrivain) ;
Dominique Voynet (sénatrice) ;
Elie Wiesel (Prix Nobel de la paix).

mardi 29 juillet 2008

Vladimir JANKÉLÉVITCH

(1903-1985)


Sa vie
Né en 1903 à Bourges, de parents russes, il entre en 1922 à 1'École normale supérieure. Il s'engage dans la Résistance en 1939, et, après la Libération, devient professeur de philosophie morale à la Sorbonne.

Sa pensée

Procédant par variations autour de quelques thèmes dominants - le temps et la mort, la pureté et l'équivoque, la musique et l'ineffable - la philosophie de Jankélévitch s'efforce de retraduire, dans l'ordre du discours, la précarité de l'existence. C'est tout d'abord l'essence très fragile de la moralité qui retient l'attention du philosophe : la fugace intention morale n'est qu'un « Je-ne-sais-quoi», constamment menacé de déchéance, c'est-à-dire de chute dans l'impureté. Seul l'amour en effet, inestimable dans sa générosité infinie, confère une valeur à tout ce qui est. Apaisante et voluptueuse, la musique témoigne elle aussi de ce « presque-rien » - présence éloquente, innocence purificatnce - qui est pourtant quelque chose d'essentiel. Expression de la « plénitude exaltante de l'être » en même temps qu'évocation de 1'« irrévocable  », la musique constitue l'image exemplaire de la temporalité, c'est-à-dire de l'humaine condition. Car la vie, « parenthése de rêverie dans la rhapsadie universelle », n'est peut-être qu'une « mélodie éphémère » découpée dans l'infini de la mort. Ce qui ne renvoie pourtant pas à son insignifiance ou à sa vanité : car le fait d'avoir vécu cette vie éphémère reste un fait éternel que ni la mort ni le désespoir ne peuvent annihiler.

Son oeuvre

Traité des vertus (1936); Debussy et le mystére de I'instant (1950); Le Je-ne-sais quoi et le presque-rien (1957); Le Pur et I'impur (1960); La Mort (1966); L 'Imprescriptible (1970).

 


Lien vers autre site : http://www.philo.be/jankelevitch/


Prendre la parole en public

Les personnes les plus timides peuvent parfaitement prendre la parole en public:
Avec une idée simple:
   - l'utilité et le niveau de ce que l'on veut partager avec l'auditoire

En résumé
- connaître le sujet dont on veut parler
- neutraliser le physique (le trac)
- et respecter l'auditoire.

Sommaire

PRÉPARATION
Connaître son sujet
Par cœur 6 thèmes ou mots de raccroche
Supports visuels
AVANT
Bouche - ouvrir largement - fermer en étirant
Visage - grimaces
Claquer les dents (plus de 20 fois)
Se laver les dents avec la salive et avaler en plusieurs fois
Yeux: ouvrir largement, les faire "tourner"
Respirer avec le ventre
Contrôler la nervosité
Sourire
Juste Avant
"grandir"
Tirer épaule
Posture d'attaque "à l'américaine
Sortir poitrine
Lever menton
Prendre l'auditoire
Prendre et Occuper l'espace. (en restant modeste et à sa dimension, sinon il y a "agression" et vulgarité).
PENDANT
Regard public Rythme lent, progressif Voix portante
Voix assurée Phrases courtes Dépersonnaliser
Faire des pauses Surveiller réactions Gérer les silences
Occuper l'espace Respirer Utiliser des supports visuels
Contrôler la nervosité Maîtriser le corps Le corps bouge avec les mots
Stabiliser les mains nerveuses Employer des mots courants ET PORTEURS Ne pas craindre de montrer l'émotion
IMPROVISER
L'improvisation est (finalement) assez facile.
Le public est là pour un sujet. Le sujet étant commun, vous vous adressez à une personne, sans AUCUNE personnalisation (car dans ce cas, le public se divise en plusieurs personnes: les pour, les contres, les neutres, les attentistes etc ....
Il suffit de centrer ses idées autour du sujet, et dire ce que l'on en sait, les interrogations générales, le passé, le présent et les projections ....
Il ne faut pas trop s'inquiéter des mots et de la forme.
Pour vous en convaincre: Essayer de "traduire" sur papier les interventions improvisées des autres. Vous serez surpris de constater que l'on passe d'une idée à l'autre, que les phrases ne se terminent pas, que les erreurs de syntaxes, les mots inappropriés sont légions.
Le plus souvent, personne n'écoute autrement qu'avec les yeux:  même dans les discours (improvisés), le message est effacé par l'image, et par le ressenti.
Il faut donc tenter de parler le plus possible  "vrai et dans son temps".
Si l'on veut aller un peu plus loin, on peut préparer des notes (sur unefeuille cartonnée).
Sur ces notes pas de phrases; seulement des mots, écrits en très gros, relatifs au sujets, à l'objet de la réunion, de l'intervention ....  qui permettront de "raccrocher" ou de guider la pensée, donner un plan à l'intervention.
Généralement une trentaine de mots suffisent. De temps en temps, un coup d'oeil sur la note, par exemple pendant une pause (gérer les silences est l'un des meilleurs moyens pour capter l'attention du public et lui permettre d'écouter et d'assimiler), et les idées viennent sur le bout de la langue.
Attention au "par cœur". Toujours prévoir "le trou", avec la note.
Inutile de tenter de cacher la note, au contraire. Vous la tenez simplement à la main. Ce qui est un bon moyen de donner une 'utilité' et une expression aux mains.

Des mots passes partout:
vous pensez au sujet dont vous voulez parler, vous choisissez d'un regard un mot, et presque automatiquement une phrase se fait:
En méthode DYVA (dynamiser, valoriser).
Les mots DYVA
Et si vous voulez être dur, voire méchant en méthode DYVADY (dynamiser, valoriser, dynamiter):
Les mots DYVADY (essayez en pensant à quelqu'un que vous n'aimez pas du tout; vous verrez comme c'est facile).
Pour avoir plus d'impact, parler avec calme, lentement, avec de nombreuses pauses. Effet garanti.
Quelques Applications
Un "grand" orateur
Il croyait l'être. Il parlait fort, sans trac, bien au contraire.
A la tribune, un intervenant avait été brillant. La salle l'avait applaudi et des félicitations fusaient.
Le grand tribun devant prendre la parole APRES se voyait perdu et passé au 2éme rang.
Il a choisi d'abord de se lever, pour bien marquer la différence et tenter de "prendre" un espace plus grand. Erreur....
Puis il a longuement féliciter l'intervenant à succès, dans le seul but de récupérer une partie de ce succès. 2éme erreur.
Au total, ce style d'habitude est vulgaire. Et il a fait un bide.

Un éducateur dit "psychologue"
Le genre à ne croire en rien, aprés avoir fait carrière dans le social.
Une 1ére fois, juste avant une réunion, il s'est tenu derrière la place du "chef", en prenant soin de déposer son dossier entre cette place et la suivante; histoire de réserver une éventuelle réaction; alors que la réunion ne le désignait pas, et ne nécessitait pas de chef.
Résultat: les autres participants se sont sentis aggressés AVANT le début de la réunion par ce personnage qui se prenait pour ce qu'il n'était pas, et sans "reconnaissance" ni de fond ni de forme. La réunion a tourné en eau de boudin par sa faute.
Le même : une visite de politiques pour féliciter les participants à une manifestation. Une photo pour le journal.
La 1ére photo: notre éducateur est au 3éme rang à gauche de la quinzaine de personnes.
La 2éme, il se trouve juste derrière et entre les 2 politiques, et tentent de prendre la parole à la fin de la photo. Quasi instinctivement, les autres se désintéressent de lui et vaquent à leurs occupations. Juste retour des choses. Ils en ont vu d'autres ... les politiques.
Imaginez le cheminement de sa réflexion; ce qu'il a pensé, ce qu'il a fait pour arriver à son but ??!!
C'est grossier et vulgaire.
Très mauvais communicant.
Dis moi comment tu communiques, je te dirais qui tu es.

Un "sans grade"
Quand je dis sans grade, je veux dire quelqu'un qui ne savait pas parler en public. Un type sympa, un patron de PME, comme on en fait plus... comme il n'y en a plus.
Il devait prendre la parole à la Tribune, devant un public. D'ordinaire, en réunion, il n'avait aucun problème. Au contraire, il était volontiers (et facilement) affable.
Mais devant un "public", c'est autre chose, et il paniquait.
Son tour arrivait, et il devenait de rougeaud naturel à blanc linge.
Lorsque je m'en suis rendu compte, j'étais à sa gauche, je lui ai demandé ce qu'il avait. Et il m'a dit qu'il paniquait.
Je n'avais guère le temps de lui dispenser une formation à chaud. Je lui ai simplement dit: "tu vas voir, tu vas faire un succès". Et pour un rapport financier ... c'est pas évident. :-)
Pour commencer, je lui dis de respirer avec le ventre, je lui ai parlé, tout en répétant de respirer avec le ventre, de regarder le public, tirer les épaules etc ... ce que je dis ci dessus. Etant assis, je lui ai fait desserrer sa ceinture.
Quand son tour est venu, je lui ai dit: <<chut .... attends, regardes le public, remercies.. et "attaques".. >>puis immédiatement, <<calme... >>je lui ai soufflé de parler lentement, de ralentir, de pauser, de regarder le public. En fait, je le lui ai répété un grand nombre de fois, car on oublie vite dans ces cas. Parce que "naturellement, on parle toujours trop vite. Et généralement, les gens décrochent, parce que ca va trop vite. Le secret est le rythme normal, pas vite. Mais pas trop lent non plus.
A la fin, il avait retrouvé son ton habituel, il n'a pas bafouillé, ni trébuché et il s'est fait applaudir.
Résumé : toujours pareil : ne pas abuser de la connaissance des techniques à des fins d'hypocrisie et de tromperie.
Parler, intervenir devant un public:  toujours respecter l'auditoire, éviter de faire du "marketinge blablateur".
A la télé, ca va encore plus loin; on copie même le ton, la respiration, la "machage de mots", au prétexte qu'un présentateur (ou présentatrice) "marche avec ce style la.
"Madame Christine" fait de nombreuse émules (si j'ose dire) en ce moment.

La technique doit aider à trouver la bonne expression du style "naturel" de chacun.

vendredi 25 juillet 2008

Seven Ways to Tell if Your Suit Fits

Where your shirt cuffs should really look like and six other ways to make sure you look great in a suit.

Your list of "Signs Your Suit Don't Fit" said we should go down a jacket size if the sleeves are too long, and two if the jacket is too full. I think those two situations should generally be fixed by tailoring. A more useful accompanying guide might have shown how a correctly fitting suit should look. -- Gary Southon, Seattle Wash.

We've provided many such tips in the past. Just for you, we went back and found the best of them. -- Editors

man carrying briefcase in nice suit

1. Shoulder pads end with your shoulders.

2. Your flat hand should slip easily into your suit under the lapels when the top (or middle) button is fastened. If you put a fist in, the suit should pull at the button.

3. The top button of a two-button suit -- or the middle button of a three-button suit -- should not fall below your navel.

4. With your arms at your sides, your knuckles should be even with the bottom of your jacket.

5. Jacket sleeves should fall where the base of your thumb meets your wrist.

6. Between a quarter and a half inch of shirt cuff should be visible.

7. One inch of break.

Suit by Ermenegildo Zegna.

jeudi 24 juillet 2008

How George Carlin Changed Comedy

In this 1975 photo originally released by NBC, comedian George Carlin is shown in a promotional photo for NBC's
The comedian in a 1975 promotional photo for NBC's Saturday Night Live.
NBC / AP

When the culture began to change in the late 1960s — when the old one-liner comics on the Ed Sullivan Show were looking pretty tired and irrelevant to a younger generation experimenting with drugs and protesting the war in Vietnam — George Carlin was the most important stand-up comedian in America. By the time he died Sunday night (of heart failure at age 71), the transformation he helped bring about in stand-up had become so ingrained that it's hard to think of Carlin as one of America's most radical and courageous popular artists. But he was.

How to Write a Joke in China

Article Tools Jami Gong has a sense of humor. Without one, he’d...

The First Comedy Strike

The strike Jokes, at least, have died down. David Letterman back on the air with his writers after m...

'There Are Lessons That We've Got to Learn.'

TIME: A lot of politics now revolves around being telegenic. Does that part of the job worry you? ...

America’s Most Beloved Comic Rebel

When he broke into TV in the mid-1960s, on shows like Merv Griffin and Ed Sullivan, RICHARD PRYOR--w...

Carlin started doing stand-up comedy in the early '60s and had fashioned a successful career by the middle of the decade: a short-haired performer with skinny ties, well known to TV audiences for his sharp parodies of commercials and fast-talking DJs and a "hippy dippy weatherman." But as he watched the protest marches of the late '60s and absorbed the new spirit of the counterculture, Carlin decided that he was talking to the wrong audience, that he need to change his act and his whole attitude.

So he grew long hair and a beard and began doing different kinds of material — about drugs and Vietnam and America's uptight attitude toward language and sex. Fans of the old George Carlin weren't ready for it. Carlin got thrown out of Las Vegas twice for material that today would seem tame (one offending routine was about his own "skinny ass"). At the Playboy Club in Lake Geneva, Wis., he so riled up a conservative crowd with his jokes about Vietnam that he nearly caused an audience riot. Even Johnny Carson banned him as a Tonight show guest for a time because of his reputation as a drug abuser.

But by the early '70s Carlin had completed a remarkable change, opened up a new audience for stand-up comedy and helped redefine an art form. Like Lenny Bruce — whom he idolized and who helped him get his first agent — Carlin saw the stand-up comic as a social commentator, rebel and truth-teller. He challenged conventional wisdom and tweaked the hypocrisies of middle-class America. He made fun of society's outrage over drugs, for example, pointing out that the "drug problem" extends to middle-class America as well, from coffee freaks at the office to housewives hooked on diet pills. He talked about the injustice of Muhammad Ali's banishment from boxing for avoiding the draft — a man whose job was beating people up losing his livelihood because he wouldn't kill people: "He said, 'No, that's where I draw the line. I'll beat 'em up, but I don't want to kill 'em.' And the government said, 'Well, if you won't kill people, we won't let you beat 'em up.'"

Most famously, he talked about the "seven words you can never say on television," foisting the verboten few into his audience's face with the glee of a classroom cut-up and the scrupulousness of a social linguist. While his brazen repeating of the "dirty" words caused a sensation (and prompted a lawsuit that eventually made it to the Supreme Court, resulting in the creation of the "family hour" on network television), his intention was not just to shock; it was to question our irrational fear of language "There are no bad words," said Carlin. "Bad thoughts. Bad intentions. And woooords."

Fuzzy language and fuzzy thinking were always among Carlin's favorite topics. He marveled at oxymorons like "jumbo shrimp" and "military intelligence," and pointed out the social uses of euphemism: "When did toilet paper become 'bathroom tissue'? When did house trailers become 'mobile homes'?" He reminisced about his class-clown antics and Catholic upbringing in the rough Morningside Heights section of New York City. He took on all the taboos, even the biggest one, God. How could the Almighty be all-powerful, mused Carlin, since "everything he ever makes ... dies."

In the 1970s Carlin was selling out college concerts, releasing bestselling records (his breakthrough 1972 album, FM & AM, spent 35 weeks on the Billboard pop charts, revitalizing a comedy-record business that had fallen on hard times). When NBC introduced a new late-night comedy show in 1975 called Saturday Night Live, Carlin was the comedian they turned to as the first guest host. And when HBO began rolling out its influential series of "On Location" comedy concerts, Carlin was among its most popular stars, headlining a record 14 one-man shows for the network, the last just a few months ago.

Carlin was a product of the counterculture era in lifestyle as well as comedy. His drug use became so heavy in the mid-'70s that it began to affect his health (he had a heart attack in 1978, the start of heart problems that eventually killed him) and his career as well. "I really wasn't being as creative," Carlin admitted years later. "I lost years. I could have been a pole vaulter in those years, and instead I was kind of like doing hurdles."

But in the early '80s, after kicking his drug habit, he revived his career, becoming a kind of curmudgeonly uncle, with small-bore "observational" humor and an aphoristic style. Then, in the '90s, he tacked back to harder-edged political material, railing against everything from the environmental movement to the middle-class obsession with golf. Even in his late 60s, Carlin could be as perceptive on the cliches and buzzwords of the era as ever: "I've been uplinked and downloaded. I've been inputted and outsourced, I know the upside of downsizing, I know the downside of upgrading. I'm a high-tech lowlife. A cutting-edge, state-of-the-art, bicoastal multitasker, and I can give you a gigabyte in a nanosecond..."

Carlin's material grew increasingly dark in later years, to the point where he was cheerleading (with only a trace of irony) for mass suicide and ecological disaster. "I sort of gave up on this whole human adventure a long time ago," he said a couple of years ago. "Divorced myself from it emotionally. I think the human race has squandered its gift, and I think this country has squandered its promise. I think people in America sold out very cheaply, for sneakers and cheeseburgers. And I don't think it's fixable."

But Carlin's career, and his comedy, was anything but a downer. He was unique among stand-ups of his era in remaining a top-drawing comedian for more than 40 years, with virtually no help from movies or TV sitcoms. His influence can be seen everywhere from the political rants of Lewis Black to the "observational" comedy of Jerry Seinfeld. He showed that nothing — not the most sensitive social issues or the most trivial annoyances of everyday life — was off-limits for smart comedy. And he helped bring stand-up comedy to the very center of American culture. It has never left.

Richard Zoglin's book Comedy on the Edge: How Stand-Up in the 1970s Changed America was published earlier this year by Bloomsbury.

Le bloc-notes de Bernard-Henry Levy - La mort d'Arafat, vue d'Amérique.

Publié le 17/01/2007

La France, vue d'Amérique, en a fait vraiment beaucoup dans l'hommage à Yasser Arafat.

Elle a eu raison de l'accueillir, bien entendu.

Elle n'a pas à se reprocher, du moins chez la plupart, d'avoir ouvert au vieillard vulnérable et malade qu'était devenu l'homme au keffieh les portes de l'un de ses bons hôpitaux.

Mais pourquoi, demandent les uns, la fanfare, la sonnerie aux morts, le salut, de la Garde républicaine ?

Pourquoi, interrogent les autres, le président de la République en si grand deuil ? le Premier ministre recueilli à Villacoublay ?

Pourquoi ces pré-obsèques nationales ? pourquoi ce maximum d'honneurs disponibles s'agissant d'un chef d'Etat qu'il n'était, d'ailleurs, pas tout à fait ?

Fallait-il, s'étonnent, toutes tendances confondues, les grands journaux, faire du chef de l'OLP, de l'homme qui n'a reculé devant aucun moyen pour voir triompher sa cause, une sorte de Gandhi ?

Et d'où vient enfin que la France de M. Barnier soit le seul pays occidental où les rumeurs les plus folles - le reclus de Ramallah poussé à bout, tué à petit feu, empoisonné ... les Israéliens une fois de plus diabolisés et rendus responsables d'une mort dont on a dit, alternativement, sans voir la contradiction, qu'elle les arrangeait trop et qu'elle leur retirait un commode alibi - aient pu trouver écho, voire une chambre de résonance, jusque sur les ondes, par exemple, d'une grande radio nationale ?

Car Arafat, vu d'Amérique, est à coup sûr un combattant, ce n'est pas un résistant.

C'est l'incarnation du peuple palestinien, celui qui lui a donné une voix, un corps, une présence sur la scène politique mondiale, peut-être une identité - ce n'est, en aucun cas, cette icône bizarre et magnifique, ce nouveau Moïse mourant au seuil de la terre promise, en quoi l'a transformé ce qui, vu d'ici, paraît une « arafatamania » insensée.

Il partagea, avec Rabin et Peres, un prix Nobel de la paix ; mais il reste l'homme du détournement de l'« Achille Lauro » et du massacre des athlètes israéliens à Munich.

Il a négocié les accords d'Oslo ; il a déclaré « caduc » l'article de la charte de l'OLP appelant à la destruction d'Israël ; mais il n'a rien fait, après cela, ni pour dissoudre le Hamas, ni pour préparer son peuple à la paix qu'il venait de signer, ni même - car tout est lié - pour donner à cette société civile palestinienne qui reste l'une des plus mûres, des plus authentiquement progressistes, du monde arabe l'embryon d'institutions démocratiques auquel elle aspirait et avait droit.

Il est allé à Camp David et à Taba ; il a négocié avec Clinton et, surtout, avec Barak, qui a cédé sur l'essentiel du contentieux issu de la guerre de 1967 ; mais quand l'heure est venue de passer aux actes et de signer, il a jugé que ce n'était pas assez et qu'il lui fallait, non 95, mais 100 8202;% des Territoires; il a estimé que les « sionistes » devaient céder sur le principe d'un droit au retour dont nul, à commencer par lui, n'ignorait que la stricte application signifiait que l'Etat juif serait, le moment venu, noyé sous un flot de réfugiés venant créer, en Israël même, un second Etat palestinien ; et il est donc, une fois de plus, passé à côté de l'occasion qui s'offrait de contribuer à l'émancipation de son peuple et d'entrer, pour de bon, dans l'Histoire.

Il a lancé la seconde Intifada avec son cortège, des deux côtés, de morts civiles et innocentes.

Il a gardé le contrôle opérationnel des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, qui firent autant que le Hamas pour prolonger le temps du carnage et du deuil.

Il est, en un mot, demeuré jusqu'à son dernier souffle cette personnalité pour le moins complexe qui n'a, dans ses discours en arabe, jamais cessé de dire que la paix avec Israël pourrait n'être qu'une étape préludant à son inévitable disparition.

Sa mort alors, vue d'Amérique, est, comme toujours s'agissant d'un personnage qui a fini, au fil du temps, par s'inscrire dans le paysage familier de chacun, un événement émouvant et grave.

Mais c'est sans le moindre état d'âme que les grands éditorialistes s'interrogent sur les perspectives d'un « après-Arafat » dont nul, du reste, ne se hasarde à dire s'il promet aux peuples de la région le pire ou le moins pire.

Le pire ? La radicalisation de la rue. Le chaos. La prise du pouvoir idéologique par les factions les plus radicales. Et, pour l'heure, le signe terrible qu'est ici, sans le moindre doute, la fusillade, dimanche, contre Dahlan et Abbas. Le moins pire ? Pour ces Américains comme pour, bien entendu, les plus lucides des Européens, pour les hommes et femmes de bonne volonté qui, en Israël et en Palestine comme dans le reste du monde, n'en peuvent plus de la guerre des mémoires et de la logique de la vendetta, pour tous ceux qui, partout, ont cru en la promesse, notamment, du plan de Genève, le compromis politique, le partage de la terre et des lumières - en un mot, et enfin, la paix sèche.

mardi 22 juillet 2008

Siné a bien le droit d’être antisémite

Et Val a le droit de ne pas trouver ça drôle


par Elisabeth Lévy

Que Sitbon1 me pardonne : je ne tiens nullement à ce qu’on me rende Siné. Je me fous de Siné et de l’obsession judéo-israélienne qui, chez lui, a remplacé l’anti-impérialisme. Mais commencer en se la jouant porteur de valises ou fedayin et finir soutenu par Guy Bedos, à sa place, ça ne me ferait pas marrer. “Anti-militariste, anti-clérical, antibourgeois, anti-tout”, en bref “anar universel”, selon la formule d’Askolovitch, Siné a claironné qu’il préfèrerait se “couper les roubignoles” que grommeler de vagues excuses à l’intention de ceux que ses propos auraient pu chafouiner. Maintenant qu’il est soutenu par le spécialiste incontesté de la bonne conscience, “le barde du politiquement correct de gauche”, comme l’écrit Philippe Cohen dans un texte subtil et désolé, il n’a plus qu’à se les mettre sur l’oreille.

Dans la catégorie “vive le terrorisme”, au moins Jacques Vergès, qui fut un proche ami du dessinateur, ne manque-t-il ni de culture, ni de panache. Mais Bedos, ce brave type indigné qui sautille de bonne cause en bonne cause, ce prophète souffrant du “plus-jamais-ça” qui cumule avec aplomb les doux privilèges de l’appartenance à l’establishment et les bénéfices symboliques de la résistance à un fantasmatique oppresseur ! Dans un texte publié par bakchich, l’antifasciste éternel s’adresse à Philippe Val sur le mode du tutoiement accusateur : “Tu es à Charlie Hebdo ce que Sarkozy est à la France.” Mazette ! Veut-il dire que Val est le “patron” de Charlie ? Son corrupteur ? Son fossoyeur ? On eût aimé qu’il éclairât notre lanterne. Puis l’ex-mari de Sophie Daumier abat sa carte maîtresse : si Siné est antisémite, “David Grossman et Amos Oz, écrivains israéliens qui, sans relâche, luttent, en Israël, contre l’actuel pouvoir israélien” le sont aussi. On ne sait si Amos Oz et David Grossman eussent trouvé bien convenable la liste Euro-Palestine sur laquelle figurait Siné, ni s’ils eussent apprécié le meeting parisien au cours duquel les orateurs firent huer des noms juifs, mais ce sont des détails. Bedos est une grande conscience. Il ne fait pas dans le détail.

Un tel renfort aurait dû mettre hors de lui le roi de la provoc. (Soit dit en passant, quelle provocation, en effet, que cet entêtement de vieux con à toujours penser qu’il a raison d’avoir tort.) Ou alors, c’est que ses imprécations douteuses ne relèvent plus de la catégorie “bris de tabous”, mais de la bienpensance radical-chic. On savait déjà que cogner sur Sarkozy, les curés et les militaires n’exigeait pas un courage excessif. Peut-être faut-il s’habituer à ce que les Juifs, figure renouvelée de la puissance, fassent partie des têtes de Turcs légitimes de tout discours contestataire.

Il y a quelques années, il aurait suffi d’une mauvaise blague, bien plus innocente encore que celles de Siné, pour que Guy Bedos s’époumone entre Bastille et République contre le retour de la bête immonde – et sans doute Philippe Val aurait-il fait partie du cortège, ça lui apprendra à défiler avec n’importe qui. “Avec certaines choses, on ne plaisante pas”, aurait déclaré Bedos, la voix grave et l’œil mouillé. Aujourd’hui, il mouille sa chemise pour qu’on ait le droit de déconner sur tout. Fort bien. Tant qu’on n’est pas forcés de rire. Encore qu’il est assez poilant, le Bedos, dans son adresse à Val. “Moi, qui ai dit sur la scène de l’Olympia “je ne confondrai jamais Ariel Sharon et Bibi Netanyahu avec Anne Franck et Primo Levi”, suis-je pour autant un néonazi qui s’ignore ?” interroge-t-il. (Confondre Ariel Sharon et Anne Frank, fallait y penser.) Puisqu’on a le droit de se marrer, disons que Bedos préfère les Juifs morts que vivants. Elle est bonne, non ?

Tout cela n’est pas très neuf. D’ailleurs, cela fait des années que Siné pourrit la vie de Val avec ses chroniques. Moi qui suis une multi-limogée, je peux vous affirmer que dans la plupart des cas, il n’existait pas d’autres motifs à mon éviction que les humeurs du tôlier. Quoi qu’on pense des siennes, Val avait d’excellentes raisons de vouloir se séparer d’un emmerdeur avec qui il est en désaccord frontal sur un sujet qui lui tient à cœur. La seule chose que l’on puisse lui reprocher au patron de Charlie Hebdo est son manque de clairvoyance. Bien sûr, il n’a échappé à personne que, sous sa houlette, le journal avait renoncé à l’antisionisme militant de certains de ses fondateurs. Reste qu’à trop tirer sur la corde de l’antifascisme et plus encore sur celle de l’anti-sarkozysme, à brandir comme un talisman protecteur son appartenance à la Gauche, il a fini par se prendre les pieds dans le tapis.

Et pourtant, il y a bien quelque chose de nouveau sous le soleil. D’abord, parce que cette affaire de famille éclate au grand jour, mais encore parce qu’elle révèle que ce discours autrefois cantonné à l’extrême droite et à une certaine extrême gauche est aujourd’hui sinon majoritaire, du moins fort répandu – en un mot mainstream. Ce que nous apprennent Bedos et d’autres, comme l’excellente Gisèle Halimi et les centaines de commentateurs anonymes qui se lâchent sur Internet, c’est que beaucoup de gens en ont plus que marre du “privilège juif”. Après tout, au nom de quoi et pendant combien de temps les Juifs seraient-ils “les chouchous du malheur”, selon l’heureuse formule de Finkielkraut ? Qu’ils arrêtent de nous chanter le grand air d’Anne Frank alors qu’ils serrent les coudes autour d’Ariel Sharon. Oppresseurs comme tout le monde, comme les flics, les curés, les militaires et Sarkozy. Sans oublier les hommes. D’ailleurs, elle est bien embêtée, Gisèle Halimi. Car jusque-là, “la misogynie volontairement primaire” de Siné les avait tenus éloignés l’un de l’autre. La voilà placée face au dilemme anticipé par Muray – Moderne contre moderne. Comment choisir entre deux versions du Bien, entre moderne et moderne ? Gisèle Halimi applique la théorie de l’ennemi principal : l’empêcheur de libérer en rond n’est plus le mâle qui a renoncé il y a bien longtemps à être dominant mais le Juif-Israélien arrogant qui assoit son pouvoir en faisant la chasse à des antisémites imaginaires. “Cette opération, écrit-elle, participe donc des procès en sorcellerie qui se multiplient aujourd’hui pour maintenir une psychose du juif persécuté.” Et au nom de mon droit de rigoler de ce que je veux avec qui je veux, j’ajoute qu’il est plus facile d’être femme qu’antisémite. D’ailleurs, on ne naît pas antisémite, on le devient. (Il est vrai qu’on peut aussi cesser de l’être – femme et antisémite.)

Il importe cependant de rappeler qu’antisémite ici est une “qualité” (c’est-à-dire un défaut), pas une essence. Se demander si Siné ou Trucmuche est antisémite n’a pas grand sens. Il peut arriver à n’importe qui d’avoir une pensée antisémite, raciste, haineuse, dégueulasse. Même à vous. Désolée, mais cela ne fait pas de vous un salaud. Juste un être humain.

Siné écrit des choses antisémites, soit. Il préfère “une musulmane en tchador à une juive rasée” ? Grand bien lui fasse. Comme aime à le dire Elie Barnavi, “l’antisémitisme, c’est le problème des antisémites, pas celui des Juifs”. A mon sens, Siné devrait avoir le droit de dire et d’écrire ce qui lui chante. J’ai quant à moi celui de penser qu’il est un vieil atrabilaire pas très marrant. Et Philippe Val a parfaitement le droit de le virer du journal qu’il dirige – et possède (ce qui semble être aux yeux de certains une circonstance aggravante). Que l’on sache, personne ne s’émeut que l’on ne puisse pas célébrer le Grand soir dans les colonnes du Figaro. De plus, puisque des milliers d’internautes anonymes sont prêts à défendre le droit inaliénable de chaque individu de proférer des conneries et que plusieurs sites se sont portés à la pointe du combat, Siné n’aura aucun mal à trouver un endroit où sévir.

Quoi qu’il en soit, la question posée n’a rien à faire avec l’existence de sentiments moralement condamnables mais avec les éventuelles limites qu’il conviendrait de poser à leur expression. Au risque de surprendre, voire de décevoir, Siné, Halimi, Bedos et Dieudonné ont raison. Enfin presque. En tout cas, nous arrivons à la même conclusion pratique. Par principe autant que par souci tactique, décrétons une fois pour toutes que la liberté doit bénéficier aux ennemis de la liberté et la tolérance aux “prêcheurs de haine”. Ce n’est pas en rappelant les souffrances juives ni en interdisant à qui que ce soit de dires des horreurs qu’on empêchera un plus grand nombre d’en penser, c’est même tout le contraire : en conférant à certaines idées le charme de l’interdit, on les encourage. Car l’antisémitisme est une opinion, déplorable, certes, mais une opinion quand même. Il serait bien plus efficace de la tourner en dérision que de l’assiéger par l’indignation. Si les Juifs ont du talent pour l’argent, ils sont supposés en avoir encore plus pour l’humour. Ces jours-ci, ce n’est pas flagrant.

  1. Je connais Sitbon depuis quelques millénaires et, c’est comme ça, je l’appelle Sitbon.

lundi 21 juillet 2008

De quoi Siné est-il le nom ?, par Bernard-Henri Lévy

Cette affaire est tout de même extraordinaire.

Voilà un humoriste - Siné - qui donne à son journal une chronique où il dit, en substance, que la conversion au judaïsme est, dans la France de Sarkozy, un moyen de réussite sociale et qu'il préfère "une musulmane en tchador" à "une juive rasée" (sic).

 

Voilà un directeur - Philippe Val - qui rappelle au chroniqueur le pacte fondateur qu'est, pour Charlie Hebdo, leur journal, le refus catégorique de toute forme d'antisémitisme ou de racisme et qui lui demande, en conséquence, de s'excuser ou de s'en aller.

Et voilà la blogosphère, puis la presse, qui, au terme d'un renversement des rôles ahurissant, transforment l'affaire Siné en affaire Val et, au lieu de pointer, analyser, stigmatiser, le dérapage du premier ne s'intéressent plus, soudain, qu'aux "vraies" raisons, forcément cachées, nécessairement obscures et douteuses, qui ont bien pu pousser le second, voltairien notoire, apôtre déclaré de la liberté de critique et de pensée, défenseur en particulier des caricaturistes de Mahomet, à réagir, cette fois, en censeur offusqué (la main du "lobby" ? celle de Sarkozy lui-même ? un règlement de comptes inavoué et dont l'humoriste ferait les frais ? tout y est passé, jusqu'à la nausée...).

A ce degré de confusion, la mise au point s'impose - et, sine ira et studio, sans colère ni enthousiasme, le rappel des principes simples que l'on a, dans cette empoignade, tendance à perdre de vue.

1. La critique voltairienne des religions, de toutes les religions, est une chose - saine, bien venue, utile à tous et, en particulier peut-être, aux croyants eux-mêmes. Le racisme, l'antisémitisme, en sont une autre - odieuse, inexcusable, mortelle pour tout le monde et que l'on ne saurait, en aucun cas, confondre avec la première.

La distinction n'était pas si nette chez Voltaire qui était, comme chacun sait, raciste et antisémite. Elle l'est depuis Voltaire, chez les meilleurs de ses héritiers et, en particulier, dans le journal de Philippe Val. Les vraies Lumières ? Les Lumières de notre temps ? Critiquer les dogmes, pas les personnes.

Bouffer du curé, du rabbin, de l'imam - jamais du "Juif" ou de l'"Arabe". Etre solidaire, bien entendu, de caricaturistes qui se moquent du fanatisme et le dénoncent - mais s'interdire, fût-ce au prétexte de la satire, la moindre complaisance avec les âmes glauques qui tripatouillent dans les histoires de sang, d'ADN, de génie des peuples, de race. C'est une ligne de démarcation. Soit, à la lettre, un principe critique. Et c'est là, dans le strict respect de cette ligne, qu'est, au sens propre, la pensée critique.

2. La question n'est pas de savoir si tel ou tel - en l'occurrence Siné - "est" ou "n'est pas" antisémite. Et l'on se moque bien des brevets de moralité que croient bon de lui octroyer ceux qui, comme jadis pour Dieudonné ou, plus tôt encore, pour Le Pen, disent le connaître "de longue date" et savoir "de source sûre" que l'antisémitisme lui est étranger.

Ce qui compte ce sont les mots. Et ce qui compte, au-delà des mots, c'est l'histoire, la mémoire, l'imaginaire qu'ils véhiculent et qui les hantent. Derrière ces mots-là, une oreille française ne pouvait pas ne pas entendre l'écho de l'antisémitisme le plus rance.

Derrière cette image d'un judaïsme tout-puissant auquel un Rastignac contemporain se devrait de faire allégeance, elle ne pouvait pas ne pas reconnaître l'ombre de notre premier best-seller antisémite national : "Les Juifs, rois de l'époque", d'Alphonse Toussenel (1845). C'est ainsi. C'est affaire, non de psychologie, mais d'acoustique, donc de physique, de mécanique.

Et quand on est face à ça, quand on voit un vieil humoriste - qui, en effet, ne sait sans doute pas vraiment ce qu'il dit - manipuler des chaînes signifiantes qui ont toujours, partout, avec une régularité implacable, mis le feu dans les esprits, la juste attitude n'est pas de minimiser, ratiociner, discuter à perte de vue des dosages respectifs, dans l'énoncé incriminé, du poison de la haine et de l'excipient gentiment ricaneur - elle est de déclencher, sans attendre, ce que Walter Benjamin appelait les "avertisseurs d'incendie".

3. L'antisémitisme - comme, naturellement, le racisme - est un délit qui ne souffre ni circonstances atténuantes ni excuses. La chose devrait aller de soi. Hélas, ce n'est pas le cas. Car il y a une excuse au moins qui, depuis l'affaire Dreyfus, semble marcher à tous les coups et instaurer une sorte de clause de la haine la mieux autorisée.

C'est celle qui consiste à dire : non à l'antisémitisme, sauf s'il s'agit d'un grand bourgeois, officier supérieur de l'armée française. Ou : non à l'antisémitisme sauf si l'enjeu est un symbole du Grand Capital, un banquier juif, un ploutocrate, un Rothschild. Ou : sus à l'antisémitisme, cette peste des âges anciens que le progressisme a terrassé - sauf s'il peut se parer des habits neufs d'un antisarkozysme qui, lui non plus, ne fait pas de détail et ne recule devant rien pour l'emporter.

Ainsi parlait Alain Badiou quand, dans un livre récent, De quoi Sarkozy est-il le nom ?, il s'autorisait de sa juste lutte contre l'"immonde" pour réintroduire dans le lexique politique des métaphores zoologiques ("les rats"... "l'homme aux rats"...) dont le Sartre de la préface aux Damnés de la terre avait pourtant démontré, sans appel, qu'elles sont toujours la marque du fascisme.

Et ainsi pensent aujourd'hui, non seulement les "amis" de Siné pétitionnant à tour de bras en sa faveur, mais tous ceux qui, sous prétexte que le Rastignac qu'il avait en ligne de mire était le propre fils du Président honni, sont comme tétanisés et interdits d'indignation - vieux reste d'antidreyfusisme ; dernière perle lâchée par l'huître d'un guesdisme dont la doctrine était qu'il y a un bon usage, oui, des pires maladies de l'esprit ; misère.

 

4. S'il y a bien un argument que l'on a honte d'avoir à entendre encore dans la bouche de ceux qui trouvent qu'on fait à Siné un mauvais procès, c'est celui qui plaide : "Siné est un vieux libertaire, un attardé de l'anarchisme, un rebelle - comment voudrait-on que cet homme-là trempe dans cette saloperie ? comment ose-t-on confondre sa révolte tous azimuts avec cette passion ciblée qu'est la fureur antisémite ?"

 

Eh bien justement. Cet argument est lamentable car il ignore tout des ambiguïtés d'une tradition dont une des spécialités a toujours été, justement, de passer de la rage tous azimuts à sa concentration antisémite : les anarcho-syndicalistes du début du XXe siècle ; les partisans de l'action directe proposant, soixante-dix ans plus tard, de "jeter" les Juifs sur "le fumier de l'Europe" (Ulrike Meinhoff, dirigeante de la Bande à Baader)...

Cet argument est pitoyable car il fait, ou feint de faire, comme si l'esprit de révolte, le non-conformisme, étaient un imparable vaccin contre ces tentations funestes : c'est faire bon marché du courant dit, précisément, des "non-conformistes des années 1930" et de l'énergie qu'il mit à fournir à l'antisémitisme de son temps ses armes et ses raisons (il convient, sur le sujet, de lire et de relire le classique de Jean-Louis Loubet del Bayle)...

Cet argument est dénué de sens, enfin, car il laisse supposer qu'un homme de gauche, un progressiste, serait immunisé, par nature, contre le pire : or on sait que, s'il n'avait, ce pire, qu'une vertu, ce serait de brouiller, pulvériser ce type de frontière et de provoquer, de gauche à droite, un chassé-croisé sémantique permanent, vertigineux, terrible (des fameuses "sections beefsteak", brunes dehors, rouges dedans, nées de l'entrisme communiste dans les organisations de masse hitlériennes jusqu'au recyclage, par l'islamo-gauchisme d'aujourd'hui, des scies de l'ultradroite, les exemples, hélas, abondent)...

5. Un tout dernier mot. Il faudrait, ânonne l'opinion, veiller à ne pas tomber dans le conformisme d'un politiquement correct, voire d'une police de la pensée et du rire, dont le seul effet sera d'empêcher les humoristes d'exercer leur libre droit de se moquer de tout et de tous. Soit. Sauf que, là aussi, il faut s'entendre. Et oser, surtout, poser la question. Et si "politiquement correct" était aussi le prédicat d'un discours et, en la circonstance, d'un humour qui s'interdirait le racisme, l'antisémitisme, l'appel au meurtre ?

Et si cette volonté de rire de tout et de tous, tranquillement, sans entrave, exprimait juste la nostalgie du bon temps de la blague à l'ancienne, bien grasse, bien salace, quand personne ne venait vous chercher noise si l'envie vous prenait de vous lâcher contre les "ratons", les "youpins", les "pédés", les femmes ?

Et si les temps, précisément, avaient changé et qu'il appartenait aux humoristes, non moins qu'aux écrivains, aux artistes, de prendre acte de ce changement en admettant qu'on ne rit plus aujourd'hui, ni tout à fait des mêmes choses, ni tout à fait de la même manière, qu'au temps des années 1930 ou 1950 ?

Allons, Siné. Tu as encore le choix. Ou bien la répétition, le stéréotype, le même éternel retour du même humour de cabaret qui ne te fait, j'en suis sûr, plus rire toi-même - mécanique plaquée sur du vivant, ignominie couplée avec du cliché, gâtisme assuré. Ou bien changer de disque, inventer, te libérer et faire de ton humour l'aventure d'une liberté retrouvée et ajustée aux libertés du jour - jeunesse à volonté, talent, modernité.

Je ne pense pas qu'on en ait "trop fait" sur cette affaire Siné. Aussi minuscule qu'elle semble, c'est une de ces "sécrétions du temps" dont Michel Foucault disait qu'elles n'ont pas leur pareil pour refléter, condenser, télescoper, l'esprit et le malaise d'une époque.

 


Bernard-Henri Lévy est philosophe.

jeudi 17 juillet 2008

Dali et Judaisme

"O toi, peuple d'Israël, peuple élu,
fils d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.
Pour ton ardeur à maintenir les traditions,
pour la joie avec laquelle
tu célèbres et sanctifies tes festivités,
j'ai créé ce "Chandelier de la Paix"
et ce "Mur des Lamentations".
Pendant qu'avec ta foi inébranlable
tu pries pour la gloire de tes ancêtres
et pour le triomphe de la vérité,
je veux que tu voies dans le rayonnement
de ces lumières claires et joyeuses,
un hommage à ton peuple".

(Salvador Dali)salvadordali.jpg







Salvador Dali ne s’est pas cantonné pas aux recherches surréalistes qui ont fait de lui l'un des plus grands peintres du XXème siècle : toute une part insoupçonnée de son œuvre est consacrée aux thématiques juives. De 1950 à 1980, par passion et amour pour sa femme et muse Gala, juive d'origine russe, Dali a en effet créé plus de 250 oeuvres liées au judaïsme, des thèmes bibliques à l'Etat d'Israël, notamment des gouaches originales, des gravures et illustrations, des sculptures et bas-reliefs, des bijoux et médailles, dont un grand nombre se trouveront réunies pour l’exposition Judaïcart qui aurai lieu les 5 et 6 avril (lien actif).
Toutes ces œuvres expriment l’amour et l’hommage rendu par Dali au peuple juif, à ses traditions, sa culture et son histoire.

«  Il n'y a pas d'autre artiste de réputation internationale qui, n'étant pas juif, s'exprima si fortement sur le peuple juif et son histoire à travers son art visionnaire ! » (Moché Katsav).

Parmi ces œuvres, le Chandelier de la Paix, gigantesque sculpture en bronze de 5,80m de hauteur, et dont un exemplaire se trouvera pour un mois à Strasbourg, sur  le parvis du Centre Communautaire de la Paix.
Son inauguration aura lieu le lundi 3 avril à 19h, en présence de nombreuses personnalités.
L'ensemble de la communauté est cordialement invité à venir assister à cet événement exceptionnel et hautement symbolique.


dali_portraitLa Menorah Monumentale à l'aéroport Ben Gourion

 
inaugmenora.jpgLe Chandelier de la Paix géant de Salvador DALI a été inauguré le 21 Juillet 1998.

C'est au pied des marches de l'arrivée de l'aéroport BEN GOURION que le Ministre du tourisme Moshe Katsav a souhaité que ce Chandelier de la Paix hautement symbolique soit érigé.
 
Cette Ménorah, symbole de la Lumière et de la Paix, éclairera le monde entier. Toute personne arrivant en Israël sera alors imprégnée de sa force et de son message de paix universelle.
 
Cette inauguration qui à été hautement hautement médiatisée à travers le Monde, a ainsi ouvert les festivités du cinquantenaire de la création de l'Etat hébreux : Jubilé d'Israël. C'est ce qu'assurément Salvador DALI eut apprécié, compte tenu de son admiration pour le peuple d'Israël.





Discours du Président  Moshé Katsav à l’ouverture de l’exposition
« Shalom Dali »
16 Juin 2002
Palais Présidentiel
Jérusalem
 
« Je suis heureux de recevoir ici, dans le Palais Présidentiel, cette collection unique du grand artiste espagnol Salvador Dali, portant sur les thèmes du Judaïsme et du Sionisme.
Cet artiste, un des plus grands du 20ème siècle, exprime dans son art son grand amour du peuple juif et d’Israël, des traditions juives et de l’histoire du sionisme.
 
( …)
 
Il n’y a pas d’autre Artiste de réputation internationale qui, n’étant pas Juif, s’exprima si fortement sur le Peuple Juif et son Histoire à travers son Art.

Ma rencontre avec les oeuvres juives de  Salvador Dali commença en 1998  à l’occasion du Jubilé des 50 ans de la création de l’Etat  d’Israël. J’étais alors Ministre du Tourisme et avec Monsieur Delcourt, le donateur, nous avons inauguré  la Ménorat Hashalom monumentale à l’entrée de l’Aéroport  Ben Gourion ! 
 
J’apprécie énormément, les efforts de Monsieur Delcourt et le félicite pour son initiative. Il s’agit d’une exposition très exceptionnelle où l’un des Artistes les plus importants du 20ème siècle qui a intensément contribué au développement de l’Art moderne dans le monde, exprime sa vision  artistique l’Histoire du Peuple Juif.
 
Regarder cette collection vous fait prendre conscience de l’Amour que portait cet Artiste aux traditions et à la culture Juive. Et  à son fabuleux héritage !
 
(…)
 
Je voudrais exprimer ma gratitude à l’un des plus grands artistes du 20ème siècle. Je suis très heureux qu’un grand artiste chrétien ait dédié plusieurs années de sa vie et une grande partie de son travail au judaïsme, au sionisme et à Israël, et j’espère que les invités du Palais Présidentiel apprécieront cette exposition tout autant que moi. »
 
 




« Toutes les civilisations depuis la nuit des temps ont transmis leurs savoirs, leurs croyances, leurs espoirs, leurs espérances, leurs messages d'amour et leurs traditions à travers l'Art.

Toutefois, l'intolérance, les dictatures, l'obscurantisme ont toujours censuré l'Art, la Culture et ses créateurs, témoins vivants de leur temps. Leurs noms, leurs idées, leurs écrits, leurs œuvres, leurs messages de paix, de fraternité, de tolérance sont le patrimoine de l'humanité. Nous sommes certains que cette Ménorah, ici et dans le monde, permettra aux enfants de cette terre d'être porteurs du message de lumière, d’espoir, et de fraternité, garantissant leurs avenirs, pour vivre en paix unis, libres et égaux ».

JEAN-PAUL DELCOURT, directeur de Dali Universal.

Consultez le site www.daliuniversal.com




Historique de la Ménorah

menoratitus.jpg Le chandelier à 7 branches a toujours symbolisé le peuple juif : tout au long de son histoire, les lampes furent allumées et accompagnèrent ses pérégrinations mouvementées...
Lors de la destruction de Jérusalem, c'est la Ménorah que Titus fit transporter à Rome, pour signifier la défaite du peuple juif. Au cours des millénaires, on voit la Ménorah gravée, peinte, sculpté, dessinée comme un signe de ralliement et de renouveau de la vie juive en terre d'Israël et c'est la Ménorah encore qui symbolisera la réalisation d'un espoir millénaire, lorsqu'elle fut choisis pour emblème de l'Etat d'Israël à sa création, voilà cinquante ans. La forme de la ménorah a été inspiré par une plante aromatique, la moriah, exactement décrite dans les versets de l'exode : "trois branches d'un côté, trois branches de l'autre côté, avec boutons et fleurs". Sur l'écusson de l'état, deux branches d'olivier encadrent la Ménorah c'est le symbole de la paix, ajouté à celui de la lumière.
  





mercredi 9 juillet 2008

1948, Israel, and the Palestinians - The True Story

Efraim Karsh - May 2008

For a fully annotated version of this article, click here.
Sixty years after its establishment by an internationally recognized act of self-determination, Israel remains the only state in the world that is subjected to a constant outpouring of the most outlandish conspiracy theories and blood libels; whose policies and actions are obsessively condemned by the international community; and whose right to exist is constantly debated and challenged not only by its Arab enemies but by segments of advanced opinion in the West.
During the past decade or so, the actual elimination of the Jewish state has become a cause célèbre among many of these educated Westerners. The “one-state solution,” as it is called, is a euphemistic formula proposing the replacement of Israel by a state, theoretically comprising the whole of historic Palestine, in which Jews will be reduced to the status of a permanent minority. Only this, it is said, can expiate the “original sin” of Israel’s founding, an act built (in the words of one critic) “on the ruins of Arab Palestine” and achieved through the deliberate and aggressive dispossession of its native population.
This claim of premeditated dispossession and the consequent creation of the longstanding Palestinian “refugee problem” forms, indeed, the central plank in the bill of particulars pressed by Israel’s alleged victims and their Western supporters. It is a charge that has hardly gone undisputed. As early as the mid-1950’s, the eminent American historian J.C. Hurewitz undertook a systematic refutation, and his findings were abundantly confirmed by later generations of scholars and writers. Even Benny Morris, the most influential of Israel’s revisionist “new historians,” and one who went out of his way to establish the case for Israel’s “original sin,” grudgingly stipulated that there was no “design” to displace the Palestinian Arabs.
The recent declassification of millions of documents from the period of the British Mandate (1920-1948) and Israel’s early days, documents untapped by earlier generations of writers and ignored or distorted by the “new historians,” paint a much more definitive picture of the historical record. They reveal that the claim of dispossession is not only completely unfounded but the inverse of the truth. What follows is based on fresh research into these documents, which contain many facts and data hitherto unreported.
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Far from being the hapless objects of a predatory Zionist assault, it was Palestinian Arab leaders who from the early 1920’s onward, and very much against the wishes of their own constituents, launched a relentless campaign to obliterate the Jewish national revival. This campaign culminated in the violent attempt to abort the UN resolution of November 29, 1947, which called for the establishment of two states in Palestine. Had these leaders, and their counterparts in the neighboring Arab states, accepted the UN resolution, there would have been no war and no dislocation in the first place.
The simple fact is that the Zionist movement had always been amenable to the existence in the future Jewish state of a substantial Arab minority that would participate on an equal footing “throughout all sectors of the country’s public life.” The words are those of Ze’ev Jabotinsky, the founding father of the branch of Zionism that was the forebear of today’s Likud party. In a famous 1923 article, Jabotinsky voiced his readiness “to take an oath binding ourselves and our descendants that we shall never do anything contrary to the principle of equal rights, and that we shall never try to eject anyone.”
Eleven years later, Jabotinsky presided over the drafting of a constitution for Jewish Palestine. According to its provisions, Arabs and Jews were to share both the prerogatives and the duties of statehood, including most notably military and civil service. Hebrew and Arabic were to enjoy the same legal standing, and “in every cabinet where the prime minister is a Jew, the vice-premiership shall be offered to an Arab and vice-versa.”
If this was the position of the more “militant” faction of the Jewish national movement, mainstream Zionism not only took for granted the full equality of the Arab minority in the future Jewish state but went out of its way to foster Arab-Jewish coexistence. In January 1919, Chaim Weizmann, then the upcoming leader of the Zionist movement, reached a peace-and-cooperation agreement with the Hashemite emir Faisal ibn Hussein, the effective leader of the nascent pan-Arab movement. From then until the proclamation of the state of Israel on May 14, 1948, Zionist spokesmen held hundreds of meetings with Arab leaders at all levels. These included Abdullah ibn Hussein, Faisal’s elder brother and founder of the emirate of Transjordan (later the kingdom of Jordan), incumbent and former prime ministers in Syria, Lebanon, Egypt, and Iraq, senior advisers of King Abdul Aziz ibn Saud (founder of Saudi Arabia), and Palestinian Arab elites of all hues.
As late as September 15, 1947, two months before the passing of the UN partition resolution, two senior Zionist envoys were still seeking to convince Abdel Rahman Azzam, the Arab League’s secretary-general, that the Palestine conflict “was uselessly absorbing the best energies of the Arab League,” and that both Arabs and Jews would greatly benefit “from active policies of cooperation and development.” Behind this proposition lay an age-old Zionist hope: that the material progress resulting from Jewish settlement of Palestine would ease the path for the local Arab populace to become permanently reconciled, if not positively well disposed, to the project of Jewish national self-determination. As David Ben-Gurion, soon to become Israel’s first prime minister, argued in December 1947:
If the Arab citizen will feel at home in our state, . . . if the state will help him in a truthful and dedicated way to reach the economic, social, and cultural level of the Jewish community, then Arab distrust will accordingly subside and a bridge will be built to a Semitic, Jewish-Arab alliance.
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On the face of it, Ben-Gurion’s hope rested on reasonable grounds. An inflow of Jewish immigrants and capital after World War I had revived Palestine’s hitherto static condition and raised the standard of living of its Arab inhabitants well above that in the neighboring Arab states. The expansion of Arab industry and agriculture, especially in the field of citrus growing, was largely financed by the capital thus obtained, and Jewish know-how did much to improve Arab cultivation. In the two decades between the world wars, Arab-owned citrus plantations grew sixfold, as did vegetable-growing lands, while the number of olive groves quadrupled.
No less remarkable were the advances in social welfare. Perhaps most significantly, mortality rates in the Muslim population dropped sharply and life expectancy rose from 37.5 years in 1926-27 to 50 in 1942-44 (compared with 33 in Egypt). The rate of natural increase leapt upward by a third.
That nothing remotely akin to this was taking place in the neighboring British-ruled Arab countries, not to mention India, can be explained only by the decisive Jewish contribution to Mandate Palestine’s socioeconomic well-being. The British authorities acknowledged as much in a 1937 report by a commission of inquiry headed by Lord Peel:
The general beneficent effect of Jewish immigration on Arab welfare is illustrated by the fact that the increase in the Arab population is most marked in urban areas affected by Jewish development. A comparison of the census returns in 1922 and 1931 shows that, six years ago, the increase percent in Haifa was 86, in Jaffa 62, in Jerusalem 37, while in purely Arab towns such as Nablus and Hebron it was only 7, and at Gaza there was a decrease of 2 percent.
Had the vast majority of Palestinian Arabs been left to their own devices, they would most probably have been content to take advantage of the opportunities afforded them. This is evidenced by the fact that, throughout the Mandate era, periods of peaceful coexistence far exceeded those of violent eruptions, and the latter were the work of only a small fraction of Palestinian Arabs. Unfortunately for both Arabs and Jews, however, the hopes and wishes of ordinary people were not taken into account, as they rarely are in authoritarian communities hostile to the notions of civil society or liberal democracy. In the modern world, moreover, it has not been the poor and the oppressed who have led the great revolutions or carried out the worst deeds of violence, but rather militant vanguards from among the better educated and more moneyed classes of society.
So it was with the Palestinians. In the words of the Peel report:
We have found that, though the Arabs have benefited by the development of the country owing to Jewish immigration, this has had no conciliatory effect. On the contrary . . . with almost mathematical precision the betterment of the economic situation in Palestine [has] meant the deterioration of the political situation.
In Palestine, ordinary Arabs were persecuted and murdered by their alleged betters for the crime of “selling Palestine” to the Jews. Meanwhile, these same betters were enriching themselves with impunity. The staunch pan-Arabist Awni Abdel Hadi, who vowed to fight “until Palestine is either placed under a free Arab government or becomes a graveyard for all the Jews in the country,” facilitated the transfer of 7,500 acres to the Zionist movement, and some of his relatives, all respected political and religious figures, went a step further by selling actual plots of land. So did numerous members of the Husseini family, the foremost Palestinian Arab clan during the Mandate period, including Muhammad Tahir, father of Hajj Amin Husseini, the notorious mufti of Jerusalem.
It was the mufti’s concern with solidifying his political position that largely underlay the 1929 carnage in which 133 Jews were massacred and hundreds more were wounded—just as it was the struggle for political preeminence that triggered the most protracted outbreak of Palestinian Arab violence in 1936-39. This was widely portrayed as a nationalist revolt against both the ruling British and the Jewish refugees then streaming into Palestine to escape Nazi persecution. In fact, it was a massive exercise in violence that saw far more Arabs than Jews or Englishmen murdered by Arab gangs, that repressed and abused the general Arab population, and that impelled thousands of Arabs to flee the country in a foretaste of the 1947-48 exodus.
Some Palestinian Arabs, in fact, preferred to fight back against their inciters, often in collaboration with the British authorities and the Hagana, the largest Jewish underground defense organization. Still others sought shelter in Jewish neighborhoods. For despite the paralytic atmosphere of terror and a ruthlessly enforced economic boycott, Arab-Jewish coexistence continued on many practical levels even during such periods of turmoil, and was largely restored after their subsidence.
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Against this backdrop, it is hardly to be wondered at that most Palestinians wanted nothing to do with the violent attempt ten years later by the mufti-led Arab Higher Committee (AHC), the effective “government” of the Palestinian Arabs, to subvert the 1947 UN partition resolution. With the memories of 1936-39 still fresh in their minds, many opted to stay out of the fight. In no time, numerous Arab villages (and some urban areas) were negotiating peace agreements with their Jewish neighbors; other localities throughout the country acted similarly without the benefit of a formal agreement.
Nor did ordinary Palestinians shrink from quietly defying their supreme leadership. In his numerous tours around the region, Abdel Qader Husseini, district commander of Jerusalem and the mufti’s close relative, found the populace indifferent, if not hostile, to his repeated call to arms. In Hebron, he failed to recruit a single volunteer for the salaried force he sought to form in that city; his efforts in the cities of Nablus, Tulkarm, and Qalqiliya were hardly more successful. Arab villagers, for their part, proved even less receptive to his demands. In one locale, Beit Safafa, Abdel Qader suffered the ultimate indignity, being driven out by angry residents protesting their village’s transformation into a hub of anti-Jewish attacks. Even the few who answered his call did so, by and large, in order to obtain free weapons for their personal protection and then return home.
There was an economic aspect to this peaceableness. The outbreak of hostilities orchestrated by the AHC led to a sharp drop in trade and an accompanying spike in the cost of basic commodities. Many villages, dependent for their livelihood on the Jewish or mixed-population cities, saw no point in supporting the AHC’s explicit goal of starving the Jews into submission. Such was the general lack of appetite for war that in early February 1948, more than two months after the AHC initiated its campaign of violence, Ben-Gurion maintained that “the villages, in most part, have remained on the sidelines.”
Ben-Gurion’s analysis was echoed by the Iraqi general Ismail Safwat, commander-in-chief of the Arab Liberation Army (ALA), the volunteer Arab force that did much of the fighting in Palestine in the months preceding Israel’s proclamation of independence. Safwat lamented that only 800 of the 5,000 volunteers trained by the ALA had come from Palestine itself, and that most of these had deserted either before completing their training or immediately afterward. Fawzi Qawuqji, the local commander of ALA forces, was no less scathing, having found the Palestinians “unreliable, excitable, and difficult to control, and in organized warfare virtually unemployable.”
This view summed up most contemporary perceptions during the fateful six months of fighting after the passing of the partition resolution. Even as these months saw the all but complete disintegration of Palestinian Arab society, nowhere was this described as a systematic dispossession of Arabs by Jews. To the contrary: with the partition resolution widely viewed by Arab leaders as “Zionist in inspiration, Zionist in principle, Zionist in substance, and Zionist in most details” (in the words of the Palestinian academic Walid Khalidi), and with those leaders being brutally candid about their determination to subvert it by force of arms, there was no doubt whatsoever as to which side had instigated the bloodletting.
Nor did the Arabs attempt to hide their culpability. As the Jews set out to lay the groundwork for their nascent state while simultaneously striving to convince their Arab compatriots that they would be (as Ben-Gurion put it) “equal citizens, equal in everything without any exception,” Palestinian Arab leaders pledged that “should partition be implemented, it will be achieved only over the bodies of the Arabs of Palestine, their sons, and their women.” Qawuqji vowed “to drive all Jews into the sea.” Abdel Qader Husseini stated that “the Palestine problem will only be solved by the sword; all Jews must leave Palestine.”
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They and their fellow Arab abetters did their utmost to make these threats come true, with every means at their disposal. In addition to regular forces like the ALA, guerrilla and terror groups wreaked havoc, as much among noncombatants as among Jewish fighting units. Shooting, sniping, ambushes, bombings, which in today’s world would be condemned as war crimes, were daily events in the lives of civilians. “[I]nnocent and harmless people, going about their daily business,” wrote the U.S. consul-general in Jerusalem, Robert Macatee, in December 1947,
are picked off while riding in buses, walking along the streets, and stray shots even find them while asleep in their beds. A Jewish woman, mother of five children, was shot in Jerusalem while hanging out clothes on the roof. The ambulance rushing her to the hospital was machine-gunned, and finally the mourners following her to the funeral were attacked and one of them stabbed to death.
As the fighting escalated, Arab civilians suffered as well, and the occasional atrocity sparked cycles of large-scale violence. Thus, the December 1947 murder of six Arab workers near the Haifa oil refinery by the small Jewish underground group IZL was followed by the immediate slaughter of 39 Jews by their Arab co-workers, just as the killing of some 100 Arabs during the battle for the village of Deir Yasin in April 1948 was “avenged” within days by the killing of 77 Jewish nurses and doctors en route to the Hadassah hospital on Mount Scopus.
Yet while the Jewish leadership and media described these gruesome events for what they were, at times withholding details so as to avoid panic and keep the door open for Arab-Jewish reconciliation, their Arab counterparts not only inflated the toll to gigantic proportions but invented numerous nonexistent atrocities. The fall of Haifa (April 21-22), for example, gave rise to totally false claims of a large-scale slaughter, which circulated throughout the Middle East and reached Western capitals. Similarly false rumors were spread after the fall of Tiberias (April 18), during the battle for Safed (in early May), and in Jaffa, where in late April the mayor fabricated a massacre of “hundreds of Arab men and women.” Accounts of Deir Yasin in the Arab media were especially lurid, featuring supposed hammer-and-sickle tattoos on the arms of IZL fighters and accusations of havoc and rape.
This scare-mongering was undoubtedly aimed at garnering the widest possible sympathy for the Palestinian plight and casting the Jews as brutal predators. But it backfired disastrously by spreading panic within the disoriented Palestinian society. That, in turn, helps explain why, by April 1948, after four months of seeming progress, this phase of the Arab war effort collapsed. (Still in the offing was the second, wider, and more prolonged phase involving the forces of the five Arab nations that invaded Palestine in mid-May.) For not only had most Palestinians declined to join the active hostilities, but vast numbers had taken to the road, leaving their homes either for places elsewhere in the country or fleeing to neighboring Arab lands.
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Indeed, many had vacated even before the outbreak of hostilities, and still larger numbers decamped before the war reached their own doorstep. “Arabs are leaving the country with their families in considerable numbers, and there is an exodus from the mixed towns to the rural Arab centers,” reported Alan Cunningham, the British high commissioner, in December 1947, adding a month later that the “panic of [the] middle class persists and there is a steady exodus of those who can afford to leave the country.”
Echoing these reports, Hagana intelligence sources recounted in mid-December an “evacuation frenzy that has taken hold of entire Arab villages.” Before the month was over, many Palestinian Arab cities were bemoaning the severe problems created by the huge influx of villagers and pleading with the AHC to help find a solution to the predicament. Even the Syrian and Lebanese governments were alarmed by this early exodus, demanding that the AHC encourage Palestinian Arabs to stay put and fight.
But no such encouragement was forthcoming, either from the AHC or from anywhere else. In fact, there was a total lack of national cohesion, let alone any sense of shared destiny. Cities and towns acted as if they were self-contained units, attending to their own needs and eschewing the smallest sacrifice on behalf of other localities. Many “national committees” (i.e., local leaderships) forbade the export of food and drink from well-stocked cities to needy outlying towns and villages. Haifa’s Arab merchants refused to alleviate a severe shortage of flour in Jenin, while Gaza refused to export eggs and poultry to Jerusalem; in Hebron, armed guards checked all departing cars. At the same time there was extensive smuggling, especially in the mixed-population cities, with Arab foodstuffs going to Jewish neighborhoods and vice-versa.
The lack of communal solidarity was similarly evidenced by the abysmal treatment meted out to the hundreds of thousands of refugees scattered throughout the country. Not only was there no collective effort to relieve their plight, or even a wider empathy beyond one’s immediate neighborhood, but many refugees were ill-treated by their temporary hosts and subjected to ridicule and abuse for their supposed cowardice. In the words of one Jewish intelligence report: “The refugees are hated wherever they have arrived.”
Even the ultimate war victims—the survivors of Deir Yasin—did not escape their share of indignities. Finding refuge in the neighboring village of Silwan, many were soon at loggerheads with the locals, to the point where on April 14, a mere five days after the tragedy, a Silwan delegation approached the AHC’s Jerusalem office demanding that the survivors be transferred elsewhere. No help for their relocation was forthcoming.
Some localities flatly refused to accept refugees at all, for fear of overstraining existing resources. In Acre (Akko), the authorities prevented Arabs fleeing Haifa from disembarking; in Ramallah, the predominantly Christian population organized its own militia—not so much to fight the Jews as to fend off the new Muslim arrivals. Many exploited the plight of the refugees unabashedly, especially by fleecing them for such basic necessities as transportation and accommodation.
Yet still the Palestinians fled their homes, and at an ever growing pace. By early April some 100,000 had gone, though the Jews were still on the defensive and in no position to evict them. (On March 23, fully four months after the outbreak of hostilities, ALA commander-in-chief Safwat noted with some astonishment that the Jews “have so far not attacked a single Arab village unless provoked by it.”) By the time of Israel’s declaration of independence on May 14, the numbers of Arab refugees had more than trebled. Even then, none of the 170,000-180,000 Arabs fleeing urban centers, and only a handful of the 130,000-160,000 villagers who left their homes, had been forced out by the Jews.
The exceptions occurred in the heat of battle and were uniformly dictated by ad-hoc military considerations—reducing civilian casualties, denying sites to Arab fighters when there were no available Jewish forces to repel them—rather than political design. They were, moreover, matched by efforts to prevent flight and/or to encourage the return of those who fled. To cite only one example, in early April a Jewish delegation comprising top Arab-affairs advisers, local notables, and municipal heads with close contacts with neighboring Arab localities traversed Arab villages in the coastal plain, then emptying at a staggering pace, in an attempt to convince their inhabitants to stay put.
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What makes these Jewish efforts all the more impressive is that they took place at a time when huge numbers of Palestinian Arabs were being actively driven from their homes by their own leaders and/or by Arab military forces, whether out of military considerations or in order to prevent them from becoming citizens of the prospective Jewish state. In the largest and best-known example, tens of thousands of Arabs were ordered or bullied into leaving the city of Haifa on the AHC’s instructions, despite strenuous Jewish efforts to persuade them to stay. Only days earlier, Tiberias’ 6,000-strong Arab community had been similarly forced out by its own leaders, against local Jewish wishes. In Jaffa, Palestine’s largest Arab city, the municipality organized the transfer of thousands of residents by land and sea; in Jerusalem, the AHC ordered the transfer of women and children, and local gang leaders pushed out residents of several neighborhoods.
Tens of thousands of rural villagers were likewise forced out by order of the AHC, local Arab militias, or the ALA. Within weeks of the latter’s arrival in Palestine in January 1948, rumors were circulating of secret instructions to Arabs in predominantly Jewish areas to vacate their villages so as to allow their use for military purposes and to reduce the risk of becoming hostage to the Jews.
By February, this phenomenon had expanded to most parts of the country. It gained considerable momentum in April and May as ALA and AHC forces throughout Palestine were being comprehensively routed. On April 18, the Hagana’s intelligence branch in Jerusalem reported a fresh general order to remove the women and children from all villages bordering Jewish localities. Twelve days later, its Haifa counterpart reported an ALA command to evacuate all Arab villages between Tel Aviv and Haifa in anticipation of a new general offensive. In early May, as fighting intensified in the eastern Galilee, local Arabs were ordered to transfer all women and children from the Rosh Pina area, while in the Jerusalem sub-district, Transjordan’s Arab Legion likewise ordered the emptying of scores of villages.
As for the Palestinian Arab leaders themselves, who had placed their reluctant constituents on a collision course with Zionism in the 1920’s and 1930’s and had now dragged them helpless into a mortal conflict, they hastened to get themselves out of Palestine and to stay out at the most critical moment. Taking a cue from these higher-ups, local leaders similarly rushed en masse through the door. High Commissioner Cunningham summarized what was happening with quintessential British understatement:
You should know that the collapsing Arab morale in Palestine is in some measure due to the increasing tendency of those who should be leading them to leave the country. . . . For instance, in Jaffa the mayor went on four-day leave 12 days ago and has not returned, and half the national committee has left. In Haifa the Arab members of the municipality left some time ago; the two leaders of the Arab Liberation Army left actually during the recent battle. Now the chief Arab magistrate has left. In all parts of the country the effendi class has been evacuating in large numbers over a considerable period and the tempo is increasing.
Arif al-Arif, a prominent Arab politician during the Mandate era and the doyen of Palestinian historians, described the prevailing atmosphere at the time: “Wherever one went throughout the country one heard the same refrain: ‘Where are the leaders who should show us the way? Where is the AHC? Why are its members in Egypt at a time when Palestine, their own country, needs them?’”

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Muhammad Nimr al-Khatib, a Palestinian Arab leader during the 1948 war, would sum up the situation in these words: “The Palestinians had neighboring Arab states which opened their borders and doors to the refugees, while the Jews had no alternative but to triumph or to die.”
This is true enough of the Jews, but it elides the reason for the refugees’ flight and radically distorts the quality of their reception elsewhere. If they met with no sympathy from their brethren at home, the reaction throughout the Arab world was, if anything, harsher still. There were repeated calls for the forcible return of the refugees, or at the very least of young men of military age, many of whom had arrived under the (false) pretense of volunteering for the ALA. As the end of the Mandate loomed nearer, the Lebanese government refused entry visas to Palestinian males between eighteen and fifty and ordered all “healthy and fit men” who had already entered the country to register officially or be considered illegal aliens and face the full weight of the law.
The Syrian government took an even more stringent approach, banning from its territory all Palestinian males between sixteen and fifty. In Egypt, a large number of demonstrators marched to the Arab League’s Cairo headquarters and lodged a petition demanding that “every able-bodied Palestinian capable of carrying arms should be forbidden to stay abroad.” Such was the extent of Arab resentment toward the Palestinian refugees that the rector of Cairo’s al-Azhar institution of religious learning, probably the foremost Islamic authority, felt obliged to issue a ruling that made the sheltering of Palestinian Arab refugees a religious duty.
Contempt for the Palestinians only intensified with time. “Fright has struck the Palestinian Arabs and they fled their country,” commented Radio Baghdad on the eve of the pan-Arab invasion of the new-born state of Israel in mid-May. “These are hard words indeed, yet they are true.” Lebanon’s minister of the interior (and future president) Camille Chamoun was more delicate, intoning that “The people of Palestine, in their previous resistance to imperialists and Zionists, proved they were worthy of independence,” but “at this decisive stage of the fighting they have not remained so dignified.”
No wonder, then, that so few among the Palestinian refugees themselves blamed their collapse and dispersal on the Jews. During a fact-finding mission to Gaza in June 1949, Sir John Troutbeck, head of the British Middle East office in Cairo and no friend to Israel or the Jews, was surprised to discover that while the refugees
express no bitterness against the Jews (or for that matter against the Americans or ourselves) they speak with the utmost bitterness of the Egyptians and other Arab states. “We know who our enemies are,” they will say, and they are referring to their Arab brothers who, they declare, persuaded them unnecessarily to leave their homes. . . . I even heard it said that many of the refugees would give a welcome to the Israelis if they were to come in and take the district over.
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Sixty years after their dispersion, the refugees of 1948 and their descendants remain in the squalid camps where they have been kept by their fellow Arabs for decades, nourished on hate and false hope. Meanwhile, their erstwhile leaders have squandered successive opportunities for statehood.
It is indeed the tragedy of the Palestinians that the two leaders who determined their national development during the 20th century—Hajj Amin Husseini and Yasir Arafat, the latter of whom dominated Palestinian politics since the mid-1960’s to his death in November 2004—were megalomaniacal extremists blinded by anti-Jewish hatred and profoundly obsessed with violence. Had the mufti chosen to lead his people to peace and reconciliation with their Jewish neighbors, as he had promised the British officials who appointed him to his high rank in the early 1920’s, the Palestinians would have had their independent state over a substantial part of Mandate Palestine by 1948, and would have been spared the traumatic experience of dispersion and exile. Had Arafat set the PLO from the start on the path to peace and reconciliation, instead of turning it into one of the most murderous terrorist organizations in modern times, a Palestinian state could have been established in the late 1960’s or the early 1970’s; in 1979 as a corollary to the Egyptian-Israeli peace treaty; by May 1999 as part of the Oslo process; or at the very latest with the Camp David summit of July 2000.
Instead, Arafat transformed the territories placed under his control in the 1990’s into an effective terror state from where he launched an all-out war (the “al-Aqsa intifada”) shortly after being offered an independent Palestinian state in the Gaza Strip and 92 percent of the West Bank, with East Jerusalem as its capital. In the process, he subjected the Palestinian population in the West Bank and the Gaza Strip to a repressive and corrupt regime in the worst tradition of Arab dictatorships and plunged their standard of living to unprecedented depths.
What makes this state of affairs all the more galling is that, far from being unfortunate aberrations, Hajj Amin and Arafat were quintessential representatives of the cynical and self-seeking leaders produced by the Arab political system. Just as the Palestinian leadership during the Mandate had no qualms about inciting its constituents against Zionism and the Jews, while lining its own pockets from the fruits of Jewish entrepreneurship, so PLO officials used the billions of dollars donated by the Arab oil states and, during the Oslo era, by the international community to finance their luxurious style of life while ordinary Palestinians scrambled for a livelihood.
And so it goes. Six decades after the mufti and his henchmen condemned their people to statelessness by rejecting the UN partition resolution, their reckless decisions are being reenacted by the latest generation of Palestinian leaders. This applies not only to Hamas, which in January 2006 replaced the PLO at the helm of the Palestinian Authority (PA), but also to the supposedly moderate Palestinian leadership—from President Mahmoud Abbas to Ahmad Qureia (negotiator of the 1993 Oslo Accords) to Saeb Erekat to prime minister Salam Fayad—which refuses to recognize Israel’s very existence as a Jewish state and insists on the full implementation of the “right of return.”
And so it goes as well with Western anti-Zionists who in the name of justice (no less) call today not for a new and fundamentally different Arab leadership but for the dismantlement of the Jewish state. Only when these dispositions change can Palestinian Arabs realistically look forward to putting their self-inflicted “catastrophe” behind them.


About the Author
Efraim Karsh is head of Mediterranean Studies at King’s College, University of London, and the author most recently of Islamic Imperialism: A History (Yale). Mr. Karsh gratefully acknowledges the generosity of Roger and Susan Hertog in supporting the research on which the present article is based.