mardi 29 juillet 2008

Prendre la parole en public

Les personnes les plus timides peuvent parfaitement prendre la parole en public:
Avec une idée simple:
   - l'utilité et le niveau de ce que l'on veut partager avec l'auditoire

En résumé
- connaître le sujet dont on veut parler
- neutraliser le physique (le trac)
- et respecter l'auditoire.

Sommaire

PRÉPARATION
Connaître son sujet
Par cœur 6 thèmes ou mots de raccroche
Supports visuels
AVANT
Bouche - ouvrir largement - fermer en étirant
Visage - grimaces
Claquer les dents (plus de 20 fois)
Se laver les dents avec la salive et avaler en plusieurs fois
Yeux: ouvrir largement, les faire "tourner"
Respirer avec le ventre
Contrôler la nervosité
Sourire
Juste Avant
"grandir"
Tirer épaule
Posture d'attaque "à l'américaine
Sortir poitrine
Lever menton
Prendre l'auditoire
Prendre et Occuper l'espace. (en restant modeste et à sa dimension, sinon il y a "agression" et vulgarité).
PENDANT
Regard public Rythme lent, progressif Voix portante
Voix assurée Phrases courtes Dépersonnaliser
Faire des pauses Surveiller réactions Gérer les silences
Occuper l'espace Respirer Utiliser des supports visuels
Contrôler la nervosité Maîtriser le corps Le corps bouge avec les mots
Stabiliser les mains nerveuses Employer des mots courants ET PORTEURS Ne pas craindre de montrer l'émotion
IMPROVISER
L'improvisation est (finalement) assez facile.
Le public est là pour un sujet. Le sujet étant commun, vous vous adressez à une personne, sans AUCUNE personnalisation (car dans ce cas, le public se divise en plusieurs personnes: les pour, les contres, les neutres, les attentistes etc ....
Il suffit de centrer ses idées autour du sujet, et dire ce que l'on en sait, les interrogations générales, le passé, le présent et les projections ....
Il ne faut pas trop s'inquiéter des mots et de la forme.
Pour vous en convaincre: Essayer de "traduire" sur papier les interventions improvisées des autres. Vous serez surpris de constater que l'on passe d'une idée à l'autre, que les phrases ne se terminent pas, que les erreurs de syntaxes, les mots inappropriés sont légions.
Le plus souvent, personne n'écoute autrement qu'avec les yeux:  même dans les discours (improvisés), le message est effacé par l'image, et par le ressenti.
Il faut donc tenter de parler le plus possible  "vrai et dans son temps".
Si l'on veut aller un peu plus loin, on peut préparer des notes (sur unefeuille cartonnée).
Sur ces notes pas de phrases; seulement des mots, écrits en très gros, relatifs au sujets, à l'objet de la réunion, de l'intervention ....  qui permettront de "raccrocher" ou de guider la pensée, donner un plan à l'intervention.
Généralement une trentaine de mots suffisent. De temps en temps, un coup d'oeil sur la note, par exemple pendant une pause (gérer les silences est l'un des meilleurs moyens pour capter l'attention du public et lui permettre d'écouter et d'assimiler), et les idées viennent sur le bout de la langue.
Attention au "par cœur". Toujours prévoir "le trou", avec la note.
Inutile de tenter de cacher la note, au contraire. Vous la tenez simplement à la main. Ce qui est un bon moyen de donner une 'utilité' et une expression aux mains.

Des mots passes partout:
vous pensez au sujet dont vous voulez parler, vous choisissez d'un regard un mot, et presque automatiquement une phrase se fait:
En méthode DYVA (dynamiser, valoriser).
Les mots DYVA
Et si vous voulez être dur, voire méchant en méthode DYVADY (dynamiser, valoriser, dynamiter):
Les mots DYVADY (essayez en pensant à quelqu'un que vous n'aimez pas du tout; vous verrez comme c'est facile).
Pour avoir plus d'impact, parler avec calme, lentement, avec de nombreuses pauses. Effet garanti.
Quelques Applications
Un "grand" orateur
Il croyait l'être. Il parlait fort, sans trac, bien au contraire.
A la tribune, un intervenant avait été brillant. La salle l'avait applaudi et des félicitations fusaient.
Le grand tribun devant prendre la parole APRES se voyait perdu et passé au 2éme rang.
Il a choisi d'abord de se lever, pour bien marquer la différence et tenter de "prendre" un espace plus grand. Erreur....
Puis il a longuement féliciter l'intervenant à succès, dans le seul but de récupérer une partie de ce succès. 2éme erreur.
Au total, ce style d'habitude est vulgaire. Et il a fait un bide.

Un éducateur dit "psychologue"
Le genre à ne croire en rien, aprés avoir fait carrière dans le social.
Une 1ére fois, juste avant une réunion, il s'est tenu derrière la place du "chef", en prenant soin de déposer son dossier entre cette place et la suivante; histoire de réserver une éventuelle réaction; alors que la réunion ne le désignait pas, et ne nécessitait pas de chef.
Résultat: les autres participants se sont sentis aggressés AVANT le début de la réunion par ce personnage qui se prenait pour ce qu'il n'était pas, et sans "reconnaissance" ni de fond ni de forme. La réunion a tourné en eau de boudin par sa faute.
Le même : une visite de politiques pour féliciter les participants à une manifestation. Une photo pour le journal.
La 1ére photo: notre éducateur est au 3éme rang à gauche de la quinzaine de personnes.
La 2éme, il se trouve juste derrière et entre les 2 politiques, et tentent de prendre la parole à la fin de la photo. Quasi instinctivement, les autres se désintéressent de lui et vaquent à leurs occupations. Juste retour des choses. Ils en ont vu d'autres ... les politiques.
Imaginez le cheminement de sa réflexion; ce qu'il a pensé, ce qu'il a fait pour arriver à son but ??!!
C'est grossier et vulgaire.
Très mauvais communicant.
Dis moi comment tu communiques, je te dirais qui tu es.

Un "sans grade"
Quand je dis sans grade, je veux dire quelqu'un qui ne savait pas parler en public. Un type sympa, un patron de PME, comme on en fait plus... comme il n'y en a plus.
Il devait prendre la parole à la Tribune, devant un public. D'ordinaire, en réunion, il n'avait aucun problème. Au contraire, il était volontiers (et facilement) affable.
Mais devant un "public", c'est autre chose, et il paniquait.
Son tour arrivait, et il devenait de rougeaud naturel à blanc linge.
Lorsque je m'en suis rendu compte, j'étais à sa gauche, je lui ai demandé ce qu'il avait. Et il m'a dit qu'il paniquait.
Je n'avais guère le temps de lui dispenser une formation à chaud. Je lui ai simplement dit: "tu vas voir, tu vas faire un succès". Et pour un rapport financier ... c'est pas évident. :-)
Pour commencer, je lui dis de respirer avec le ventre, je lui ai parlé, tout en répétant de respirer avec le ventre, de regarder le public, tirer les épaules etc ... ce que je dis ci dessus. Etant assis, je lui ai fait desserrer sa ceinture.
Quand son tour est venu, je lui ai dit: <<chut .... attends, regardes le public, remercies.. et "attaques".. >>puis immédiatement, <<calme... >>je lui ai soufflé de parler lentement, de ralentir, de pauser, de regarder le public. En fait, je le lui ai répété un grand nombre de fois, car on oublie vite dans ces cas. Parce que "naturellement, on parle toujours trop vite. Et généralement, les gens décrochent, parce que ca va trop vite. Le secret est le rythme normal, pas vite. Mais pas trop lent non plus.
A la fin, il avait retrouvé son ton habituel, il n'a pas bafouillé, ni trébuché et il s'est fait applaudir.
Résumé : toujours pareil : ne pas abuser de la connaissance des techniques à des fins d'hypocrisie et de tromperie.
Parler, intervenir devant un public:  toujours respecter l'auditoire, éviter de faire du "marketinge blablateur".
A la télé, ca va encore plus loin; on copie même le ton, la respiration, la "machage de mots", au prétexte qu'un présentateur (ou présentatrice) "marche avec ce style la.
"Madame Christine" fait de nombreuse émules (si j'ose dire) en ce moment.

La technique doit aider à trouver la bonne expression du style "naturel" de chacun.

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