L'uchronie est une évocation imaginaire dans le temps. En littérature, c'est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. On utilise également l’expression « histoire alternative », directement traduite de l’expression anglo-saxonne alternate history. Lorsqu’elle est associée à des moyens techniques qui permettent de remonter dans le temps et donc de modifier le passé, l’uchronie est directement associée au genre de la science-fiction.
L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. À partir d’un événement modifié, l’auteur crée un effet domino (terme anglo-saxon couramment utilisé : effet papillon) qui influe sur le cours de l’Histoire.
Cette volonté de changer le cours de l’histoire pour imaginer ce qu’elle aurait pu être rappelle la phrase de Blaise Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé » (Pensées, 90).
Régis Messac, dans sa revue des Primaires donne, en 1936, de l’uchronie cette définition : Terre inconnue, située à côté ou en dehors du temps, découverte par le philosophe Renouvier, et où sont relégués, comme des vieilles lunes, les événements qui auraient pu arriver, mais ne sont pas arrivés[1].
Le mot est inventé par Charles Renouvier, qui s’en sert pour intituler son livre Uchronie, l’utopie dans l’histoire, publié pour la première fois en 1857. « Uchronie » est donc un néologisme du XIXe siècle fondé sur le modèle d’utopie (mot créé en 1516 par Thomas More pour servir de titre à son célèbre livre, Utopia), avec un « u » privatif et, à la place de « topos » (lieu), « chronos » (temps). Étymologiquement, le mot désigne donc un « non-temps », un temps qui n’existe pas.
Le mot « uchronie » est absent de la plupart des dictionnaires. Il est présent dans le Petit Larousse illustré de 1913 mais il a totalement disparu des petits Larousse et petits Robert suivants et est réapparu dans le petit Larousse de 2005 et suivants.
Le dictionnaire Larousse du XIXe siècle donne la définition suivante :
UCHRONIE (n.f.) : utopie appliquée à l’histoire ; histoire refaite logiquement telle qu’elle aurait pu être[2].
Le Trésor de la langue française informatisé donne une définition plus large :
Époque fictive ; évocation imaginaire dans le temps[3].
Une définition assez globale, pourrait être celle-ci :
« Récit se déroulant dans un monde en tout point similaire au nôtre jusqu’à un certain événement, qui, lui, diffère de ce qui s’est produit tel que nous le connaissons. C’est ce qu’on appellera par la suite, événement divergent. Ce roman devra, par ailleurs, s’intéresser de manière substantielle à cette nouvelle Histoire. »
Cette définition écarte, sans totalement les exclure, les récits de voyages dans le temps et de mondes parallèles, malgré des liens étroits avec l’uchronie.
Les anglophones n'utilisent que très rarement uchrony ou uchronia ; les équivalents les plus courants en langue anglaise sont alternate history (histoire alternative) ou alternate world (monde alternatif).
Le plus ancien exemple connu d’uchronie apparaît dans l’Histoire de Rome depuis sa fondation de Tite-Live (Livre IX, sections 17-19). Il réfléchit à la possibilité qu’Alexandre le Grand ait lancé sa conquête à l’ouest plutôt qu’à l’est ; il aurait attaqué Rome au IVe siècle av. J.-C..
La première œuvre entièrement uchronique semble avoir été le roman de Louis Napoléon Geoffroy-Château, Napoléon et la conquête du monde, 1812-1813 (1836). Dans ce livre, Geoffroy-Château postule que Napoléon aurait fui Moscou avant le désastreux hiver 1812. Pour l’auteur, l’empereur aurait eu assez de forces militaires pour conquérir le monde.
En langue anglaise, la première uchronie littéraire connue est une nouvelle de l'Américain Nathaniel Hawthorne, 'P.'s Correspondence' (1846) ("La correspondance de P.", traduction d'Alexandra Lefebvre, dans le recueil "Le Hall de l'Imagination", Éditions Allia, Paris, 2006). P. (allusion à Poe ?), qui passe pour fou, raconte ses rencontres avec des personnalités littéraires et politiques anglaises d'un 1845 différent de "notre" 1845 (années 1840), où toutes ces figures sont déjà mortes. Lord Byron n'est pas disparu en héros de la lutte pour l'indépendance grecque, mais est devenu un vieux nobliaud obèse, conservateur farouche faisant expurger et censurer sa propre poésie, et abandonnant Moore à la misère et à la mort. Robert Burns vit toujours, mais un peu gâteux. Walter Scott est paralysé et sénile, Wordsworth vient de mourir. Percy Shelley, rescapé de la noyade au large de La Spezzia, est devenu un anglican dévot : il écrit de la littérature pieuse et prépare l'édition d'une Preuve philosophico-religieuse du Christianisme. Keats se consacre à la composition d'une épopée du futur de l'Humanité. Napoléon Bonaparte, âgé de 70 ans, revenu de Sainte-Hélène où le climat l'a irrémédiablement diminué, erre seul dans les rues de Londres, déchu, oublié de tous. Kean, le fameux acteur shakespearien, mort même dans cet univers, se produit néanmoins encore à Drury Lane, mais seulement dans le rôle du fantôme de Hamlet...
En 1876, Charles Renouvier publie son Uchronie (l'utopie dans l'histoire) : esquisse historique apocryphe du développement de la civilisation européenne tel qu'il n'a pas été, tel qu'il aurait pu être. La divergence avec notre histoire se produit au IIe siècle, à Rome, sous Marc Aurèle ; l'issue différente d'une intrigue de cour incite l'empereur stoïcien à radicaliser sa politique anti-chrétienne et à exclure les chrétiens de la citoyenneté. Le Christianisme ne devient pas religion d'État conquérante et agressive sous Constantin, mais se développe chez les Barbares, sous une forme plus douce et plus évangélique. Au XVIe siècle, l'Europe hérite d'une histoire pacifiée, où l'Église a paisiblement infiltré un Empire plus stable et durable ; la Réforme violente et les Guerres de Religion n'ont pas eu lieu. Ce récit uchronique, remarquable en soi, est censé être l'œuvre d'un hérétique de "notre" XVIIe siècle, condamné au bucher par l'Inquisition ; il est encadré par des textes présentant cet auteur imaginaire et de documents associés, dans une structure emboîtée.
Le premier roman anglais est Aristopia de Castello Holford (1895). Holford imagine que les premiers colons de Virginie ont découvert une montagne d’or qui leur aurait permis de bâtir une société utopique en Amérique du Nord.
Plusieurs autres œuvres uchroniques paraissent ponctuellement à la fin XIXe et au début XXe siècle.
Cependant, le travail majeur suivant fut certainement, en 1932, la parution d’une anthologie d'« histoires alternatives » (selon la dénomination anglaise) par l’historien britannique, Sir Johan Squire et titrée If It Had Happened Otherwise (Si ça avait eu lieu autrement). C’est un recueil de textes écrits par de grands professeurs d’histoire des universités d’Oxford et de Cambridge. On y trouve par exemple :
L’uchronie devint populaire petit à petit grâce aux magazines américains publiant des nouvelles de science-fiction. En décembre 1933, Astounding Stories publie Ancestral Voices (Les voix ancestrales) de Nat Schachner, puis Sidewise in Time de Murray Leinster. Leinster complexifie les changements historiques : dans son univers, les pays commercent avec leurs analogues du passé et du futur. Le point de vue est celui du héros, un professeur d’université, qui voyage de monde en monde pour découvrir ce qui serait advenu du monde si tel événement avait été différent. Dans la même période des années 1930 se développent les histoires de voyage dans le temps.
Le genre de l’uchronie connaît un boom commercial depuis la fin des années 1980 avec plusieurs auteurs prolifiques :
et deux auteurs qui éditent des anthologies de récits uchroniques :
Turtledove a développé plusieurs séries de romans :
- Le Sud gagne la Guerre de Sécession à cause d’un incident entre le Nord et la Grande-Bretagne qui décide de prendre parti (volume initial How Few Remain puis trilogies ou tétralogies The Great War, American Empire, et Settling Accounts)
- La Terre est envahie par des extra-terrestres en 1942 (séries Worldwar et Colonization puis volume de conclusion Homeward Bound)
- L’Amérique n’a pas été colonisée par les êtres humains pendant la préhistoire. De nos jours, des mammouths et des espèces préhumaines y ont donc survécu.
En 1995 est créé le Sidewise Award for Alternate History, du nom de l’histoire de Murray Leinster.
Procédés uchroniques [modifier]
Point de divergence [modifier]
Le moment où l’histoire réelle et l’histoire uchronique divergent est appelé « Point de divergence ».
Par exemple, dans Le Maître du Haut Château de Dick, c’est l’assassinat de Franklin Roosevelt à Miami en 1933 qui fait basculer l’intrigue dans la fiction. Les États-Unis ne parviennent pas à sortir de la grande dépression et restent figés dans leur neutralité face à Hitler. Le Royaume-Uni est conquis.
La théorie du multivers postule que des points de divergence surviennent à chaque instant, créant sans cesse des univers parallèles.
(De bons exemples devraient inclure un point de divergence précis, comme la mort précoce d’un personnage historique, et analyser les conséquences bien après cela).
Clin d'œil et mise en abîme [modifier]
Clin d'œil au lecteur [modifier]
Ce que nous appelons clin d’œil au lecteur de la part d’un auteur uchroniste, c’est quand celui-ci fait des références implicites à notre monde dans son livre. C’est un procédé très répandu, mais il ne faut pas le prendre pour autre chose que ce qu’il est, un moyen de faire sourire le lecteur car, en effet, ces clins d’œil et ce à quoi ils font référence ne sont pas significatifs dans l’Histoire uchronique.
A tout seigneur, tout honneur : dans la toute première uchronie (Napoléon et la conquête du monde, 1812-1832 de Louis Geoffroy), on trouve déjà un clin d'œil au lecteur.
Regagnant l’Europe par la mer, au retour de la campagne d’Océanie (après avoir conquis l’Asie et l’Afrique), et avant de doubler le cap de Ténérife qui, sculpté sous la direction de David, représente désormais son effigie haute de 10 000 pieds, l’Empereur passe au large de Sainte-Hélène. Laissons Geoffroy raconter ce qu’il s’y passa :
« L’amiral Duperré, commandant le vaisseau, vint prendre les ordres de l’Empereur, et lui demanda quand il faudrait aborder.
- Jamais !, répondit ou plutôt cria Napoléon.
Tous étaient pétrifiés d’étonnement et presque de terreur.
- Que le vaisseau s’éloigne au plus tôt de l’île, sans y aborder.
Il fut obéi. Le vaisseau, se dirigeant vers l’occident, traversa comme une indignation la mer, et s’éloigna rapidement de l’île. Cependant, l’empereur parut dominer cette émotion incomprise. Monté sur le pont, et le télescope dirigé vers Sainte-Hélène, il la contemplait avec une sombre attention que personne n’avait encore osé interrompre, lorsque le vieux Dolomieux, qui, ne voyant partout que la science et ses effets, s’imaginait aussi que l’attention de l’empereur était toute minéralogique, dit :
- Mais cette terre n’est véritablement que le produit de plus de vingt volcans qui s’y sont éteints.
- Je les lui referai, dit l’empereur.
[…]
Un an plus tard, on put comprendre le sens et le but de ces paroles, mais pas leur motif, lorsque, à son retour en Europe, l’empereur, ayant envoyé une escadre à Sainte-Hélène, fit transporter à bord des vaisseaux tous les habitants et toutes leurs richesses. L’île, ainsi dépeuplée, fut minée dans tous les sens, remplie dans ses plus grandes profondeurs de volcans factices et puissants qui rassemblaient en eux tout ce que la physique la plus nouvelle avait pu réunir de forces en gaz comprimés, en vapeurs terribles, en poudres destructives et, quand tout eut été disposé, alors l’escadre s’éloigna en mer, à plus de cinquante lieues de cette île infernale. L’explosion de toutes ses mines éclata avec un retentissement épouvantable et tel qu’à cette distance les vaisseaux l’entendirent et en furent émus, et que la mer, soulevée par ces désordres immenses, prolongea jusqu’à eux un reste encore terrible d’agitation et de tempête.
Les vaisseaux retournèrent, aussitôt après l’explosion, sur les espaces où Sainte-Hélène avait existé ; mais ce ne fut que pour assister aux derniers écroulements de quelques restes calcinés qui semblaient n’être demeurés jusque-là que pour constater leur agonie et leur mort à la face de leurs bourreaux. Enfin, ces fragments furent enlevés par la mer le 5 mai 1827. Tout fut consommé, et, l’Océan ayant labouré des ses vagues furieuses la place où l’île avait existé, il n’en resta plus aucun vestige, et les navires purent désormais traverser sans danger cet espace où, depuis la création, la terre avait jusqu’alors incessamment régné.
Quoi donc avait motivé cette condamnation à mort d’une île par un homme ? Était-ce caprice, souvenir, horreur, crainte superstitieuse ? Qui le sait ? »[4]
On sait, en tout cas, que le 5 mai est la date anniversaire de la mort de Napoléon à Sainte-Hélène, date choisie par Geoffroy pour être celle de la mort de Sainte-Hélène dans son livre.
Le lecteur sait pertinemment pourquoi cette petite île fait peur à l’Empereur, comprend les raisons qui poussent celui-ci à la détruire. Par contre, il s’interroge sur ces motivations car, dans le monde uchronique, Sainte-Hélène, ne devrait rien évoquer de particulier pour Napoléon.
Dans Parij[5] d’Eric Faye, le roman fourmille de clins d’œil. En effet, Paris y subit le sort qu’a connu Berlin, avec une séparation en deux zones, une sous influence soviétique, l’autre américaine. L’auteur multiplie les comparaisons de manière implicite entre le Paris de son livre et le Berlin de notre monde. Toutefois, dans le monde uchronique de Parij, Berlin n’est en aucun cas une ville coupée en deux, mais une ville « normale » du bloc de l’est.
Il faut toutefois signaler un corollaire à ce clin d’œil, que peut constituer une mise en abyme uchronique.
Liste d'œuvres uchroniques [modifier]
En littérature, les œuvres sont classées par ordre alphabétique des noms d'auteur. Pour les autres catégories d'œuvres, selon l'ordre alphabétique des titres.
Littérature : écrivain d’uchronie [modifier]
Auteurs francophones [modifier]
- Jean-Claude Albert-Weil L’Altermonde est composée de trois volets : 1°/ Europia (initialement paru sous le titre de Sont les oiseaux, qui a reçu le Grand Prix du Roman de la Société des Gens de Lettres en 1997) ; 2°/ Franchoupia (présélectionné pour le Renaudot en 2000) ; 3°/ Sibéria. Albert-Weil où Hitler a gagné la guerre, mais où l’Allemagne a été dénazifiée, à la suite de plusieurs vagues de « déshitlérisation ». Dans ce nouveau monde s’instaure peu à peu : le Grand Empire, réunissant, par-delà l’Oural, l’Europe et la Sibérie. Un contre-monde sans consumérisme effréné, sans folie productiviste, sans surnatalité, dans lequel la notion de standardisation est vigoureusement combattue. Un contre-monde tout en démesure, sillonné de part en part par une route gigantesque de un à deux kilomètres de large, de Gibraltar à Vladivostok...
- Thierry Ardisson, Louis XX. Contre-enquête sur la monarchie : Toute une partie de l’ouvrage est consacrée à une uchronie. Qui dirigerait aujourd’hui la France si, en 1870, le comte de Chambord avait été acclamé roi de France, et était monté sur le trône sous le nom de Henri V ?
- Pierre Bameul, La Saga d’Arne Marsson et Le Choix des Destins, deux romans à suivre : vers l’an 1000 les Vikings ont pris la tête de l’Empire aztèque permettant ainsi aux Aztèques de conquérir l’Europe quelques générations plus tard.
- Pierre Bordage, Wang : En 2212, L'Occident, riche et puissant, sous l'égide de l'Europe (les États-Unis ont perdu leur importance), se passionne pour les Jeux Uchroniques, remettant en scène de grandes batailles de l'Histoire en utilisant les immigrants comme de la "chair à canons". Ces défis opposent de grands champions stratèges (challengeur contre défendeur) soutenus par les pays. Le défendeur joue souvent le rôle du gagnant de la bataille passée, ce qui lui confère un avantage (car souvent mieux armé). Le français Frédric Alexandre sera dans l'histoire l'un des rares à réussir une véritable uchronie, c'est-à-dire à faire gagner le peuple qui avait perdu dans le passé.
- Sylvain Brison, Les Gabonais Découvrent l'Europe, théâtre : Les Amérindiens et les Incas ne domineraient-ils pas encore le continent américain si les Gabonais avaient découvert l'Europe en 1492 ? L'Armorique, peuplée d'irréductibles Gaulois ne serait-elle pas le dernier bastion d'un pape en exil depuis la chute du Vatican ? Et surtout que pourrions nous dire aujourd'hui du rôle positif de la colonisation africaine en Europe ?
- Roger Caillois, Ponce Pilate, roman : et si Ponce Pilate avait gracié le Christ ?
- André Costa, L’Appel du 17 juin, roman : le 17 juin 1940, le maréchal Pétain appelle la France à continuer la guerre face à l’invasion allemande.
- Jacqueline Dauxois et Vladimir Volkoff, Alexandra : Lénine est assassiné avant la Révolution russe qui n’a donc pas lieu. La Russie capitaliste et ultra-libérale devient la super-puissance mondiale.
- Charles Duits, Ptah Hotep, roman (1971) : l'empire hellénistique d'Alexandre a perduré, et c'est Alexandrie qui a tenu le rôle de Rome. Au XXe siècle, le monde est dominé par une civilisation syncrétique gréco-égyptienne. Charles Duits réutilise cet univers comme décor d'un second roman, Nefer (1978).
- Jean Dutourd, Le Feld-Maréchal von Bonaparte, essai : et si Bonaparte avait fait carrière dans les rangs autrichiens, la Corse n’ayant pas été achetée par la France ?
- Eric Faye, Parij. La contre-offensive des Ardennes par l’armée allemande fonctionne mieux que dans la véritable histoire. Le front occidental recule, la percée soviétique continuant, elle, sans encombre. La jonction des armées alliées au lieu de se faire en Allemagne se fait en France, et Paris connaît le sort qu’a connu Berlin, coupé en 2.
- Louis Napoléon Geoffroy-Château, Napoléon et la conquête du monde, 1812-1832 : Napoléon ne connaît pas la Berezina et remporte la campagne de Russie. Il fait ensuite tomber l’Angleterre, l’Empire ottoman et... le monde entier[6].
- Johan Héliot, la Lune seule le sait, roman : une civilisation extraterrestre s’allie à Napoléon III, lui offrant l’accès à des technologies inconnues qui lui permettent de conquérir la Lune et une partie du Monde.
- Johan Héliot, la Lune n’est pas pour nous, roman (suite de La Lune seule le sait) : l’Allemagne a remporté la Grande Guerre et s’est emparée de la technologie extraterrestre détenue par les Français. Dans les années 1930, l’Allemagne que dirige Adolf Hitler domine une grande partie du Monde.
- Guy Konopnicki, Les Cent jours - 5 mai-4 août 2002 : et si Jean-Marie Le Pen avait été élu en 2002 ? Il aurait tenu ses promesses électorales : préférence nationale, sortie de l’Europe, retour du Franc, rétablissement de la peine de mort… Son mandat ne durera finalement que cent jours, se terminant par une insurrection populaire et par l’incendie du Palais-Bourbon.
- Jean Mazarin, L’Histoire détournée (1984), cet auteur prolifique de la collection Anticipation aux Éditions Fleuve Noir, donne ici à lire une uchronie où le IIIe Reich perdure. Mazarin reprend l’idée de Norman Spinrad dans Rêve de fer, et son livre abrite l’ouvrage de John Stuart Grimsby, écrit en 1995, L’Aigle et le soleil, sous-titré Les prémices de la Troisième Guerre mondiale (10-12 avril 1989).
- Régis Messac, Voyage en Uchronie (1936), nouvelle (propos d’un utopien) : Nous sommes en 1936, ou 1938, l’Allemagne a gagné la guerre de 1914. Les "profiteurs", qu’ils fussent politiciens, journalistes ou marchands de sardines, purent gagner Londres à la faveur de la retraite de l’armée anglaise. Une fédération des états européens a vu le jour…
- Charles Renouvier, Uchronie (l’utopie dans l’histoire) : esquisse historique apocryphe du développement de la civilisation européenne tel qu’il n’a pas été, tel qu’il aurait pu être…
- Nicolas Saudray, Les Oranges de Yalta, roman : et si le Japon, au lieu d’attaquer les États-Unis en 1941, avait attaqué l’Union soviétique en même temps que l’Allemagne ?
- Éric-Emmanuel Schmitt, La Part de l'autre, roman : Hitler réussit son examen d'entrée aux Beaux-Arts de Vienne. En parallèle l'auteur nous retrace sa biographie.
- Roland C. Wagner, H.P.L. (1890-1991), nouvelle : Howard Philips Lovecraft s’est fait opérer avant que son cancer ne ronge ses intestins et il vit jusqu’à 101 ans — ce qui lui permet, entre autres, de collaborer avec Philip K. Dick et de se disputer avec Robert Heinlein.
Auteurs non-francophones [modifier]
- Poul Anderson, Opération chaos (1971) : si les mathématiques non euclidiennes avaient été développées à la place de celles qui fondent notre univers et notre raisonnement, la sorcellerie serait la règle et la lutte contre les forces des Ténèbres se déroulerait au grand jour.
- Poul Anderson, La Patrouille du temps (Time Patrol, 1960), cycle de nouvelles : un corps de police temporelle, créé par des surhommes du futur soucieux de ne pas être effacés de l'histoire "normale", est chargé de patrouiller dans le passé (jusqu’à la préhistoire) pour enquêter sur les perturbations engendrées par des voyageurs temporels et empêcher les modifications de la trame historique. Seule la nouvelle 'L'Autre Univers' ("Delenda est") relève explicitement de l'uchronie ; elle décrit un univers où Hannibal a remporté la II° Guerre Punique, et où Carthage efface Rome : des temples de Baal se dressent dans l'Amérique de ce XXe siècle alternatif...
- Stephen Baxter, Les Vaisseaux du temps, roman : dans cette suite au roman La Machine à explorer le temps de H.G. Wells, les nazis remontent dans le passé pour modifier le cours de l’histoire ; parallèlement, les descendants des Morlocks tentent de repousser les limites les plus extrêmes de l’exploration temporelle.
- Stephen Baxter, Voyage, roman : Kennedy a survécu à l’attentat, et par sa popularité, a obligé le président Nixon à une surenchère dans la conquête spatiale et à abandonner la Navette spatiale au profit d’un voyage vers Mars.
- John Baxter, Alternate Luftwaffe et Trägerflotten, recueils de nouvelles. L’auteur australien, ancien de la RAAF, nous propose une histoire alternative de la force aérienne allemande pendant la Seconde guerre mondiale. Une démarche à rapprocher de celle du spécialiste de l’aéronautique Mike Spick qui a signé Luftwaffe victorious.
- Greg Bear, Éternité, roman : dans un univers parallèle, Alexandre le Grand a vécu jusqu'à un âge avancé, ce qui a permis son Empire de subsister durablement et d'empêcher l'apparition de l'Empire romain. Dans ce monde, ce sont les Carthaginois qui ont découvert et colonisé l'Amérique.
- Ray Bradbury, Un coup de tonnerre, nouvelle : au cours d’une partie de chasse préhistorique réalisée grâce à une machine à voyager dans le temps, un papillon est écrasé par erreur. Lors de leur retour, les personnages découvrent un monde qui n’est pas modifié dans ses structures profondes, mais dans des détails d’importance.
- Fredric Brown, L'univers en Folie, roman : le directeur d'une revue de science-fiction est projeté par le crash d'une fusée dans un monde parallèle quasi-similaire au nôtre. Un évènement scientifique survenu en 1903 y a permis à l'homme de voyager très vite dans l'espace (le roman date de 1967 mais se déroule en 1954), et a occasionné de nombreux changements dans la société. Intéressant roman, qui postule qu'il existe une infinité de mondes parallèles uchroniques.
- Winston Churchill, Si Lee avait gagné la bataille de Gettysburg, essai : Sa victoire à Gettysburg permet à Lee de prendre Washington ; puis en abolissant lui-même l’esclavage il permet au Sud de s’allier à l’Angleterre de Gladstone et de l’emporter. Le continent américain devient ainsi une poudrière qui évite la guerre totale de justesse.
- Lyon Sprague de Camp, dans De peur que les ténèbres, un américain plongé par hasard dans le passé (an 535 après J.C.) essaye de protéger le royaume italien des invasions barbares grâce à des inventions anachroniques.
- Philip K. Dick, Le Maître du Haut Château (The Man in the High-Castle, 1962, roman, Prix Hugo 1963 : et si les forces de l'Axe étaient sorties victorieuses de la Seconde Guerre Mondiale ? En 1933, Flanklin D. Roosevelt meurt assassiné à Miami ; les États-Unis ne se relèvent pas de la Grande Dépression et n'entrent pas en guerre assez tôt. Dans les années 1960, les nazis dominent l'Occident (où la quête "d'espace vital" leur a fait entreprendre l'assèchement de la Méditerranée), l'Afrique (où ils mettent en œuvre la "solution finale" du "problème noir") et occupent la côte Est des États-Unis. Les Japonais sont maîtres de l'Orient et du Pacifique; ils occupent la côte Ouest. Dans la Californie de ce monde où les "antiquités américaines" d'avant-guerre sont l'objet d'un trafic de collectionneurs, et où la III° Guerre Mondiale entre Japon et Allemagne approche inéluctablement, les divers personnages du roman découvrent, chacun à leur manière, le caractère fictif, factice ou illusoire de leur existence (ou de la notre ?). Probablement LE chef d'œuvre de l'Uchronie !
- Brendan DuBois, Resurrection Day, roman : la crise des missiles de Cuba a dégénéré en guerre nucléaire ; dix ans plus tard les États-Unis se redressent à peine et sont devenus une dictature militaire. Voir le site du livre. Non traduit en Français.
- Mario Farneti : "Occidente", "Attacco all'occidente" et "Nuovo Impero d'Occidente", série de trois romans se situant dans une Italie resté fasciste suite à la décision de Mussolini de rester neutre durant la Seconde Guerre Mondiale et la victoire italienne contre les Soviétiques lors de la Troisième.
- Jasper Fforde : L'affaire Jane Eyre, roman : l'histoire se déroule en 1985, à Swindon. La Guerre de Crimée perdure, le Pays de Galles est devenu un état indépendant et la littérature est le mode de vie et le quotidien de tout le monde.
- William Gibson et Bruce Sterling, La Machine à différences, roman : Et si au XIXe siècle, le mathématicien Charles Babbage avait réussi à construire les machines à différences, ces « ordinateurs à vapeur » qu’il avait inventés ?
- Robert Harris, Fatherland, roman : une enquête policière dans Berlin en 1964, dix-huit ans après que les nazis aient gagné la guerre.
- Roy Lewis, La véritable histoire du dernier roi socialiste, roman : les révolutions de 1848 ont accouché de monarchies socialistes et luddites.
- Paul J. McAuley, Les conjurés de Florence, roman : Raphaël a été assassiné et Léonard De Vinci a inventé la photographie.
- Ward Moore, Autant en emporte le temps (Bring the Jubilee), roman (1953) : la Guerre de Sécession a été remportée par les Sudistes grâce à la victoire du Général Lee à Gettysburg (1863). Au XXe siècle, le Sud Confédéré, indépendant, où la suprématie raciale des "citoyens" blancs sur les "sujets" noirs reste la pierre angulaire de la société, domine face à ce qui reste des États-Unis, un Nord misérable, replié sur lui-même et intolérant, menacé d'une guerre probable avec le Sud agressif. L'Europe de 1950 a vu son histoire modifiée : en France, le II° Empire perdure et Napoléon VI est un "people" à scandales ; malgré une "Guerre Impériale" (1914-1916), l'Europe reste puissante avec l'Empire français, l'Empire espagnol et l'Union germanique, où les Juifs ont été exterminés entre 1905-1913. Le Japon semble la partie la plus libérale et tolérante de cet univers sinistre. En 1952, des physiciens expérimentent le voyage temporel et envoient un homme observer la bataille de Gettysburg...
- Keith Roberts, Pavane, cycle de nouvelles (1968) : en 1588, la Reine Elizabeth I° a été assassinée après la victoire de l'Invincible Armada. L'Espagne catholique et ses alliés triomphent. Au XXe siècle, la Papauté est la puissance dominante d'un monde où la science et la technologie tardent à se développer.
- Kim Stanley Robinson, Chroniques des années noires, roman : la conquête du monde par la Chine et l’islam suite à la peste noire qui tua 99% de la population européenne au début du XVe siècle.
- Philip Roth, Le Complot contre l'Amérique, Franklin Delano Roosevelt n’a pas remporté les élections en 1941. Charles Lindbergh devient président des États-Unis et signe un traité de non-agression avec l’Allemagne nazie.
- Sarban, pseudonyme de John William Wall, Le Son du Cor, un monde où les nazis, victorieux de la Seconde Guerre mondiale, s’adonnent à des jeux macabres et cruels, comme la chasse à courre sur des gibiers humains.
José Saramago "Histoire du siège de Lisbonne"(1989). Un correcteur change le cours de l'histoire du Portugal au XIIIe siècle en remplaçant un oui par un non.
- Robert Silverberg, Roma Æterna, roman : les juifs n’ont pas réussi à fuir l’Égypte et l’Empire romain a survécu.
- Robert Silverberg, La Porte des mondes, roman : la peste noire a tué beaucoup plus d’Européens, les Turcs ont conquis tout le continent, les empires américains et africains se sont développés.
- Orson Scott Card, Les chroniques d’Alvin le faiseur, roman : au début du XIXe siècle, la révolution anglaise maintenue a envoyé tous les sorciers et sorcières du royaume en Amérique et le roi à Charleston ; La Rédemption de Christophe Colomb, roman : le navigateur refait le chemin en sens inverse avec une armée d’Indiens bien équipés.
- Michael Swanwick, Jack Faust, roman : pendant le Moyen Âge, le docteur Faust connaît toutes les nouvelles technologies du futur et tente de les adapter à un monde encore plein de superstitions et d’obscurantisme.
- Norman Spinrad, Rêve de fer, dans lequel, un obscur auteur d'heroic fantasy, nommé Adolf Hitler, atteint un certain succès avec son roman le Seigneur du Swastika. Description dans la préface et dans la postface, de la double jaquette du livre, d’un monde n’ayant pas vécu la deuxième guerre mondiale.
- Capitaine Sky et le monde de demain (Captain Sky and the World of Tomorrow, 2004) : L'histoire se déroule en 1939. Polly Perkins, journaliste au Chronicle, cherche à élucider la disparition de plusieurs scientifiques de renom. La piste semble aboutir à un certain docteur Totenkopf. Alors que des robots géants envoyés par Totenkopf attaquent New York, la police impuissante fait appel au Capitaine Sky. Dans ce film où seuls les acteurs qui ont joué sur fond bleu sont réels, l'ambiance bande dessinée est très forte et très réussie.
- 2009 : Lost Memories : un assassinat commis en 1909 change le cours de l’histoire : 100 ans plus tard, la Corée est restée japonaise…
- L’Effet papillon : un jeune homme manipule le passé, mais réalise très vite que les conséquences sont imprévisibles…
- Jean-Philippe : et si Johnny Hallyday n’avait pas pu assister une de ses premières auditions et était resté inconnu du grand public…
- Pile & face : et si Helen était montée dans le métro ? Elle y aurait rencontré un charmant jeune homme, plein d’esprit : James. En arrivant chez elle, elle aurait surpris son fiancé au lit avec une femme. Elle aurait aussitôt rompu, et pris un nouveau départ dans sa vie … Et si Helen avait raté le métro ? Elle aurait été agressée dans la rue par un voleur à la tire, et serait rentrée chez elle pour se faire réconforter par son fiancé, alors que celui-ci sortait à peine des bras de sa maîtresse. Et la vie aurait continué…
- Fréquence interdite : John Sullivan (Jim Caviezel), inspecteur de police, est toujours hanté par la mort de son père, pompier, survenue lors d’un spectaculaire incendie en 1969. Par une nuit illuminée d’aurore boréale et d'éclairs magnétiques, John met en marche une ancienne radio et croit entendre la voix d’un homme. Bouleversé, il reconnaît son père. Par-delà la mort et le temps, les deux hommes se parlent. Mais tout miracle a un prix et l’enchaînement des événements va s’en trouver modifié. Face à l'étrange vague de meurtres qui se déclenche, père et fils vont se battre, chacun dans sa dimension.
- Un jour sans fin : de Harold Ramis, avec Bill Murray. Journaliste météo à la télévision, Phil Connors part comme chaque année à Punxsutawney faire son reportage sur le "Groundhog Day" ("Jour de la marmotte"). Une tempête l'empêchant de quitter la ville, il se voit contraint d'y passer une nuit de plus. Le lendemain, il constate que tout se déroule exactement comme la veille et qu'il est condamné à revivre indéfiniment cette journée du 2 février... Film qui sur-exploite de façon comique la notion de "point de divergence". Coincé dans ce 2 février, le héros en explore toutes les possibilités, jusqu'à (presque) en maîtriser tout le déroulement.
- Nimitz, retour vers l'enfer, (Final Countdown en version originale). Le porte-avions nucléaire USS Nimitz en manœuvres dans le Pacifique traverse un orage rond, une sorte de tempête électromagnétique, qui le propulse dans le temps à la veille de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor. Fort d’une technologie en avance de 40 ans et de la connaissance des événements à venir, le pacha Mat Yelland (Kirk Douglas) et son bras droit, le capitaine de l’aéronavale Richard T. Owens (James Farentino), décident d’intervenir. Seul un civil David Lasky (Martin Sheen) du département de la défense, embarqué à bord comme simple observateur sur ordre du mystérieux M. Tideman, les met en garde contre toute modification de l’Histoire qui pourrait avoir des conséquences dramatiques et imprévisibles…
- La trilogie Retour vers le futur de Robert Zemeckis met en scène des uchronies multiples en prenant pour postulat l’invention d’une machine à voyager dans le temps. Les points de divergences apparaissent à des moments et des situations clés de la famille McFly (la rencontre des parents, la mise à l'écart de l’ennemi de la famille) et plus précisément du héros (sa capacité de décision dans les moments critiques et face à un élément provocateur). La force des uchronies présentes dans cette saga n’est pas basée sur de grands faits historiques, mais sur les événements relatifs à une famille durant des époques marquantes (industriellement et culturellement), qui sont des tournants pour notre société actuelle, ce qui a sans doute laissé un plus grand champ de créativité pour l’auteur (notamment lors de dialogues mémorables, comportant des anachronismes non volontaires, faisant le pont entre une éducation moderne et un modèle de vie ancien) et ainsi une meilleure expression de son ouverture d’esprit, moteur de l’uchronie… On peut parler de première trilogie cinématographique uchronique.
- Déjà Vu : Doug Carlin (Denzel Washington) agent de l’ATF enquête sur l’explosion d’une bombe sur un ferry à la Nouvelle-Orléans. Il est alors recruté par une "unité de recherche spéciale" où il découvre que le gouvernement dispose de la capacité d’observer les événements qui se sont déroulés 4 jours et demi auparavant. En cherchant à s’envoyer un message de mise en garde à lui-même, il interfère dans le cours de l’Histoire… À noter une nouvelle fois la présence de Jim Caviezel (Fréquence interdite) dans une histoire de voyage temporel.
- Monsieur Destinée : Le personnage principal (James Belushi) se plaint de sa vie sans goût et réfléchit au moment de sa jeunesse qui a marqué un tournant décisif dans sa vie : il aurait pu devenir un grand champion de base-ball si un jour il n’avait pas cligné des yeux au mauvais moment et ainsi loupé la balle. Un soir, dans un bar perdu, un étrange barman lui offre de revenir en arrière et de réussir cette fois sa passe de balle... ce qui modifiera sa carrière et sa vie.
- Punishment Park : Film (tourné sous la forme d’un documentaire) américain de Peter Watkins, sorti en 1971, ou il développe les conséquences possibles d’une déclaration d’état d’urgence par le président des États-Unis pendant la guerre du Viêt Nam qui n’a, dans la réalité, jamais été décrétée. Le film met en scène de jeunes militants des droits civiques, féministes, objecteurs de conscience, communistes et anarchistes qui doivent, s’ils ne veulent pas être mis en prison, franchir un désert sur 85 km sans eau ni provisions tout en étant poursuivis par un escadron de policiers armés qui n’auront pour seul but que de les neutraliser, définitivement.
- Jin-Roh, la Brigade des Loups : Film d'animation japonais de Hiroyuki Okiura (1998). L'histoire se déroule dans un Tokyo des années 1950 troublé par des mouvements sociaux. Bien que rien ne l'indique explicitement, de nombreux éléments permettent de déduire du contexte que l'Allemagne nazie a remporté la Seconde Guerre mondiale puis a occupé le Japon : le héros fait partie d'une unité de maintien de l'ordre nommée "PANZER", la Volkswagen Coccinelle est devenue le véhicule de référence, le Gouvernement opère une politique de répression accrue en s'appuyant sur des brigades policières aux armes et uniformes d'inspiration allemande, les livres sont publiés en allemand...
- La vie est belle (film, 1946) : réalisé par Frank Capra, ce film raconte la vie d'un homme bon qui un jour est victime de la malchance et fait faillite. Désespéré, il tente alors de se suicider en se jetant du haut d'un pont. Mais une autre personne le fait avant lui. C'est en réalité un ange envoyé sur terre pour le sauver. Il va alors lui montrer ce qu'aurait été sa ville s'il n'avait pas existé et toutes les répercussions qu'on eu de petites actions de sa vie.
Séries télévisées [modifier]
- Star Trek : deux épisodes de la série originale (1966-69) flirtent avec l'uchronie :
Dans City on the Edge of Forever (saison 1, 1966-67; réalisation de Joseph Pevney, scénario de Harlan Ellison), l'équipage de l'Enterprise, vaisseau spatial du XXIIIe siècle; perturbe le passé : à cause d'une intervention du Dr. McCoy, médecin de bord, une militante pacifiste des années 1930 échappe à un accident de circulation. Le futur en est changé : en effet, elle parviendra plus tard à convaincre le Président Roosevelt de ne pas entrer dans la II° Guerre Mondiale. L'Axe triomphera, effaçant le futur "normal", y compris l'avenir galactique de la Terre et l'Enterprise... Le Capitaine Kirk devra corriger cette modification du passé en revenant en arrière et en laissant mourir la malheureuse pacifiste, dont il est entre-temps devenu éperdument amoureux...
Dans Mirror, Mirror (saison 2, 1967-68; réalisation de Marc Daniels, scénario de Jerome Bixby), une panne de téléporteur envoie Kirk et quelques compagnons dans un univers parallèle, où la paisible Fédération Terrienne est un Empire despotique, à bord d'un Enterprise chargé de faire reigner l'ordre et la terreur dans les planètes soumises. L'avancement, dans l'équipage de soudards sanguinaires, s'obtient par trahison et assassinat ; seul un Spock barbu semble avoir gardé un semblant de morale et aide nos "gentils" héros à échapper aux doubles "maléfiques" des héros habituels de la série et à regagner l'Enterprise "normal".
- Sliders : au cours de chaque épisode, un groupe passe de Terre parallèle en Terre parallèle; dans chacune, un élément de l’histoire a changé : l’URSS a conquis le monde, les États-Unis sont une monarchie, etc.
- Sept jours pour agir : un astronaute ("chrononaute") américain revient sept jours en arrière grâce à une caspule temporelle pour régler tous les soucis de son gouvernement.
- Code Quantum : dans un avenir proche, Sam Beckett, génial physicien, explore le temps malgré lui en prenant la place de différents protagonistes. Il répare les erreurs du passé avec l’aide de son ami holographique Al Calavicci et d’un ordinateur caractériel Ziggy. Sam Beckett se retrouve ainsi à croiser des personnages comme Michael Jackson à qui il apprend le moonwalk, Stephen King, et même dans la peau d'Elvis Presley ou de Lee Harvey Oswald…
- Demain à la une : Gary Hobson reçoit tous les jours le journal du lendemain. Héros malgré lui, il aide les habitants de Chicago à se sortir de tous les mauvais pas en modifiant leur présent (le passé du journal). Un concept à rapprocher du film Un jour sans fin (Groundhog Day) avec Bill Murray : Phil Connors, présentateur télé au caractère exécrable, se retrouve coincé (géographiquement et temporellement) à Punxsutawney le jour de la fête de la marmotte… Condamné à vivre cette journée indéfiniment, il se rend compte que sa mission est d’aider les gens au lieu de se lamenter sur son sort.
- Doctor Who : Cette série relate les aventures du Docteur, un extraterrestre, un seigneur du temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d’un TARDIS (Time and Relative Dimensions In Space), une machine pouvant voyager dans l’espace et dans le temps.
- Working - 2x17 Sliding doors Au début de l'épisode, le héros a le choix de prendre un ascenseur ou l'autre. À partir de là, on suit en parallèle de déroulement de deux récits divergeants à partir de ce choix initial.
L'uchronie est étrangement rare en jeu de rôle. Cela tient sans doute au fait qu'elle occupe une place mixte entre l'historique, qui a ses charmes, et le fantastique débridé, qui attire la plupart des joueurs. Bien que de nombreux jeux de rôle occultes contemporains soient basés sur une "histoire secrète", ce ne sont pas des uchronies.
- Dans Retrofutur, un contact mental extraterrestre en 1860 amène tous les dirigeants de la planète à s'engager dans la voie d'un progrès technologique forcené et d'une unification politique globale. Seules la Russie et l'Inde britannique y échappent. En 1953, le monde est régi par des Agences toutes-puissantes tirées de 1984 ; Albert Einstein allume la flamme de la Résistance en prouvant que les Etrangers sont incompatibles avec la théorie de la relativité générale.
- Deadlands est une uchronie dans laquelle, en 1863, un chaman indien réveille la magie des Manitous pour sauver son peuple, ce qui bouleverse l'histoire américaine (en particulier, le Sud gagne son indépendance).
- Les suppléments Gurps Alternate Earths I & II présentent chacun 6 univers parallèles en forme d'uchronies. Tous sont sous la surveillance du mystérieux Centrum, le corps d'explorateurs d'une civilisation qui rêve de cataloguer tous les possibles.
- La Terre Creuse repose sur l'uchronie classique de la victoire de l'Axe, mais se situe mille ans après.
- Mega est le seul jeu qui ait fait un usage intensif de l'uchronie, la plupart de ses univers parallèles en étant.
- Dans Bitume, la Comète de Halley (1986) est passée trop près de la terre, provoquant moultes catastrophes naturelles perturbant l'humanité, et déclenchant de surcroit une folie étrange rendant les atteins amnésiques. Le mal disparu, la population humaine amnésique et divisée en tribus recommence à vivre dans une France post-apocalyptique, redoutant "les fourmis", tribu ayant été préservée de la grande folie grâce à un isolement sous-terrain. Le jeu, inspiré de l'univers de Mad Max, mise énormément sur les véhicules.
- Dans la série de jeux Command & Conquer, la série Alerte Rouge se situe dans une uchronie : le point de divergence se trouve avant la Seconde Guerre mondiale. En fait, durant cette guerre, Albert Einstein, affligé par le carnage, invente une machine à remonter dans le temps, et va faire disparaître Hitler avant que ce dernier ne commence à avoir la moindre influence… Seulement, Hitler absent, cela laisse le champ libre à Staline, et pour finir l’axe du mal est communiste, et la Seconde Guerre mondiale a quand même lieu.
- Dans Operation Flashpoint, un chef soviétique dissident attaque l’Ouest en 1985. La guerre a lieu.
- Dans Resistance : Fall of Man, en 1951, la Terre est envahie par une race mutante, mi-humaine mi-alien, infectée par un virus appelé "Chimera". Dans cet univers, le Bolchevisme a été renversé par les tsaristes en 1917 et la Seconde Guerre mondiale n’a jamais eu lieu.
- Dans Iron Storm sorti en 2002 sur PC puis en 2004 sur PS2 (renommé World War Zero: Iron Storm, le jeu nous place en 1964, alors que la Première Guerre mondiale dure toujours.
- Dans Day of the Tentacle, dans la tradition des point & click, le joueur est amené à naviguer entre les trois époques et les trois personnages pour débloquer les puzzles et faire avancer l’intrigue, modifiant ainsi le passé, le présent et le futur sans vergogne sur fond d’Histoire américaine.
- Dans Scarface : The World is Yours, l’histoire débute à la fin du film originel, Scarface. Tony Montana était abattu par un tueur derrière lui. Mais dans le jeu, Tony se retourne et abat le tueur en premier… Il devra donc repartir de zéro et rebâtir son empire.
- Dans Ring of Red, le Japon ne se rend pas en 1945 en recevant la bombe mais est envahi. Comme la Corée, il est divisé en deux par la guerre froide, en un Japon du nord et un Japon du sud, paire de pays qui s’affrontent avec des tanks équipés de jambes…
- Dans Turning Point : Fall of Liberty, l’Allemagne nazie à définitivement remporté la guerre en Europe, les États-Unis étant restés dans une position isolationniste. Ayant les mains libres sur le vieux continent, Hitler lance alors l’invasion des États-Unis par l’attaque surprise de New York.
- Dans Freedom Fighter, l’URSS ne s’effondre pas en 1989. Les Soviétiques envahissent les États-Unis au début des années 2000, en commençant par New York. La résistance s’organise.
- Dans World in Conflict, acculés par l'effondrement de leur économie, les Soviétiques envahissent l'Europe de l’Ouest en 1988, puis s'attaquent à l'Amérique en prenant Seattle par surprise en 1989. La 3ème guerre mondiale commence.
Bandes dessinées [modifier]
- Alan Moore, Dave Gibbons, Watchmen, bande dessinée : l’apparition en 1959 d’un surhomme dote les États-Unis d’une arme qui leur permet plus tard de gagner la guerre du Viêt Nam ; Richard Nixon étouffe le Watergate et est toujours président en 1985.
- Dans Les Aventures de John F. Kennedy, le président règne sur une Amérique d’un monde parallèle qui n’a jamais connu le Moyen Âge.
- D-day, le jour du désastre par Scott Hampton commémore à sa manière le 60e anniversaire des débarquements.
- Dans Luxley, écrit par Valérie Mangin, les Aztèques, Mayas et Incas (les Atlantes) font la conquête de l’Europe en 1191 alors que les rois d’Angleterre et de France sont partis à la croisade.
- Dans la série Général Leonardo de Erik Svane et Dan Greenberg (trois albums prévus aux Éditions Paquet), le Vatican réquisitionne les inventions militaires de Léonard de Vinci vers 1480 et embrigade l'inventeur florentin afin d'utiliser ses machine dans une nouvelle Croisade vers la Terre Sainte dans le but de reconquérir Jérusalem.
- Rodolphe a écrit Citadel et Route des Swastikas où l’Allemagne a gagné la guerre en lançant une bombe atomique sur Londres au printemps 1945.
- Jean-Pierre Pécau scénarise Empire, dans lequel, en 1815, Napoléon achève la conquête des Indes.
- L’album numéro 240 de la bande dessinée italienne Dylan Dog est intitulé Ucronia, Uchronie en italien. Dans ce numéro, il existe une dimension parallèle dans laquelle Hitler s’est allié avec Staline pour dominer le monde.
- La série des Valérian, agent spatio temporel présente une uchronie originale. Cette bande dessinée a été créée par le scénariste Pierre Christin et le dessinateur Jean-Claude Mézières. Initiée en 1967, l’histoire s’appuie sur un cataclysme nucléaire survenant en 1986. L’Humanité émergera ensuite de ce drame et parviendra à ouvrir la voie au voyage temporel. Au fil des albums, le continuum du temps se perturbe et finalement 1986 devient celui que l’on connaît, sans cataclysme. Les héros se retrouvent donc dans un avenir qui n’est plus celui dont ils sont issus. C’est notre présent qui devient une uchronie pour eux.
- Le Grand Jeu de Jean-Pierre Pécau, Leo Pilipovic et Thorn, est une série située dans un univers alternatif où la France et l'Angleterre ont imposé une paix séparée à l'Allemagne en 1941, engagée dans une lutte sans merci avec l'Union soviétique. Deux tomes sont parus Ultima Thulé et Les dieux noirs. L'intrigue implique un journaliste français, Nestor Serge, enquêtant sur la mystérieuse disparition du dirigeable Charles de Gaulle au-dessus de l'Arctique.
- Zipang est un manga de Kaiji Kawaguchi dont la trame est inspirée du film Nimitz, retour vers l'enfer. A la suite d'une tempête électromagnétique, un navire de la marine de défense Japonaise des années 2000 voyage dans le temps pour se retrouver le 4 juin 1942, à la veille de la bataille de Midway.
- The Black Slavics, crée par Thierry Van Roy suivant son concept uchronique de music-fiction, chante une musique traditionnelle qui aurait pu exister si Christophe Colomb avait coulé au large de Lisbonne sans jamais découvrir l'Amérique. Dans l'histoire des Black Slavics, les esclaves africains ont été déportés en Russie pour le compte du frère du Tsar, qui les libéra finalement après quelques années. Ceux ci fondèrent des colonies dans l'Oural, et en se mélangeant aux Russes créèrent une culture commune et une sorte de Gospel slave, art vocal a cappella dont les racines puisent dans l'esclavage africain et le servage des paysans russes.
Uchronie à l’intérieur d’un univers fictif [modifier]
Pour varier les intrigues de leur série, des scénaristes imaginent des variations de type uchronique à l’intérieur de l’univers fictif qu’ils animent.
- Dans l'Univers Marvel, la série What if ? donnait lieu à chaque numéro à l’histoire d’une nouvelle uchronie à partir d'événements marquants.
- Mark Millar (scénariste), Superman - Red Son, bande dessinée : et si la capsule transportant Kal-L bébé avait atterri en territoire soviétique et non au Kansas. L'Univers DC regorge de ce type d’histoire, généralement publiées sous le label Elseworlds.
- Don Rosa, Si Donald n’existait pas ? (The Duck who never was), bande dessinée, 1994 : que seraient devenus les habitants de Donaldville si Donald n'était pas né ?
- Dans Star Wars Infinities, un événement marquant de chaque film n'a pas lieu, et l'auteur nous en dévoile les conséquences.
Uchronies en ligne [modifier]
- Dusk est un roman Open Source, modifiable par wiki. Il y a 50.000 ans, au milieu de la galaxie, eut lieu une explosion d’une étoile à neutrons qui atteint notre ionosphère le 27 décembre 2004.
- Et si Rome n'était pas tombée au mains des barbares ? est une uchronie débutant au IIIe siècle de notre ère avec un point de divergence situé en 212 apr. J.-C. : dans un univers où l'édit de Caracalla attribuant la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l’Empire n’a pas été pris, les empereurs romains connaissent des règnes plus stables qui atténuent fortement la « grande crise du IIIe siècle » et donne à l’Empire la force de résister aux barbares. Quelle sera l'évolution du monde dans cette Europe restée unifiée où l’Afrique du Nord reste liée à Rome ? Un forum permet par ailleurs à tout le monde de poster ses questions et ses commentaires sur l’uchronie.
- L’année ou le monde devint fou est une uchronie basée sur les tensions de l'été 2006 qui conduisent ici à une série de conflits meurtriers au quatre coins du monde sur des terrains aussi variés que la Corée, la Chine, l'Iran, la Syrie, la Turquie ou le Vénézuéla.
- Alcibiade conserve le commandement de l’expédition de Sicile en 419 av. J.C. est une chronologie où Alcibiade n'est pas contraint à l'exil par le scandale de la mutilation des Hermès et conserve le commandement de l'expédition de Sicile, mettant toute son énergie dans les combats...
- Ill Bethisad, un projet collaboratif d’histoire alternative : le latin vulgaire s’est développé en quelques langues romanes aux Îles Britanniques et en Europe médiane.
- Fantasque Time Line, un projet collaboratif narrant une 2e Guerre mondiale dans laquelle la France ne se rend pas en juin 1940, mais au contraire poursuit la lutte à partir de ses colonies. Sujet déjà traité dans un livre d’André Costa (L’Appel du 17 juin), mais ici développé à l’aide d’outils de simulation logistiques, stratégiques et tactiques (wargames). Et d’une grosse dose d’analyse et de discussion.
- L’Histoire revisitée, d'Éric Henriet : le livre de référence sur les uchronies.
Notes et références de l’article [modifier]
- ↑ Régis Messac, Voyage en Uchronie, Propos d’un utopien, les Primaires n° 83, novembre 1936
- ↑ Dictionnaire Larousse du XIXe siècle, cité par J. Van Herp, L’Histoire imaginaire, Ed. Recto-Verso, Bruxelles, 1984.
- ↑ Lire en ligne
- ↑ Louis-Napoléon Geoffroy-Château (Louis Geoffroy), Napoléon et la conquête du monde, 1812-1832, Ed. Tallandier, Paris, 1983.
- ↑ E. Faye, Parij, Ed. Le Serpent à plumes, Paris, 1997.
- ↑ Critique parue dans François Buloz, « Chronique de la quinzaine », Revue des deux mondes (tome 11), 14 août 1837.
Articles connexes [modifier]
- Le steampunk est un genre de la science-fiction uchronique. Ses auteurs imaginent en effet des mondes où la machine à vapeur est la base de toute la technologie.
Liens et documents externes [modifier]